vendredi 5 février 2016

GEOLOGIE DE LA SARTHE - PLEISTOCENE - PERIGLACIAIRE - PREHISTOIRE - PALEOLITHIQUE






                                     PLEISTOCENE

                                                -:-


                               Le PÉRIGLACIAIRE 




Préambule,
Extrait  de l’ouvrage de Ed. Collomb.
- Bibliothèque Universitaire de Genève - mars 1848.


« Lorsque la neige fit son apparition sur la terre, l’évaporation agissait encore avec une grande puissance. La « condensation alors s’est localisée sur les points les plus froids, sur les pôles et sur les montagne. C’est 
« l ’introduction dans les causes géologique d’un  éléments nouveau, l’eau solide avec toute sa puissance ».


Photo du paysage typique de l’influence directe du périglaciaire dan le passage que la Sarthe, que la rivière Sarthe s’est frayer dans l’ultime extrémité Orientale des contreforts du  Massif Armoricain ; devenue selon la définition populaire les « Alpes Mancelles »   - Document collection privée.


Pliocène,


Extinction du Crétacé 


L’expression « extinction » du Crétacé ou extinction KT ( de l’allemand : Keite-Tertiar-Greuze ) désigne et englobe l’extinction massive des dinosaures,  à l’expection des oiseaux, cela à la fin du Crétacé, c’est à dire il y a environ 65 millions d’années.

Depuis des décennies, ce sujet passionne et divise le grand public et les scientifiques.

Cette extinction n’a pas touché que les dinosaures, mais une grande proportion des espèces animales et végétales de cette époque.

La théorie la plus communément acceptée comme ayant contribué à cette extinction de masse est la chute d’une météorite dans l’actuel golfe du Mexique.

































Image représentant un météorite tombant dans le Golfe du Mexique - Document  de l'I.N.G. de Paris.

Le grand refroidissement Tertiaire.


On peut discuter à l’infini des causes de l’abaissement de la température  qui ont provoqué l’apparition des glaciations, objets de cet article. Avant tout il est indispensable d’établir une carte desdites glaciations. De récentes observations locales, s’ajoutant aux thèses scientifiques  sont largement authentifiés par les traces et les vestiges de cette époque glaciaire.

On attribue donc la disparition brutale, des dinosaures de toutes tailles et de formes les plus diverses, ayant colonisé les habitats les plus variés de notre planète ; a des perturbations catastrophiques causées par la collision avec la Terre d’un astéroïde de l’ordre de 100 km3, représentant une énergie de 1010 fois la bombe de Hiroshima ( cratère de Chicxulub -Yucatan ), ou de 106 fois l‘éruption du Mont Saint-Helens. Il a produit un cratère de 100 km de diamètre. 

Le choc a provoqué un dérèglement gigantesque dans l’atmosphère du moment c’est à-dire le climat, générant des vents de retour, renvoyant dans la troposphère (  partie de l'atmosphère terrestre située entre la surface du globe et une altitude d'environ 8 à 15 kilomètres ) et la stratosphère des millions de tonnes de poussières pour de très nombreuses années. Pendant la même période le volcanisme croît, la luminosité du soleil varie fortement, la tectonique des plaques a des effets violents : telle la collision himalayenne, il y a 40 000 000 d’années. 

L’impact de l’astéroïde à la limite du Crétacé ( K ) et  du Tertiaire ( T )dans le golfe de Mexico, outre une structure 180 km de diamètre, mise en évidence par des études pétrolières ; n’a pas eu d’effet durable sur le climat qui très vite, dès le début du Tertiaire, retrouve ses caractéristiques du Crétacé. C’est à l’Éocène supérieur vers -37 M.a. que la température globale chute et que l’on observe un retour durable aux contrastes équatoriaux et polaires, à un climat plus froid un peu plus classique, puis devenant ensuite plus variable, subissant les premières atteintes des influences septentrionales, signes avant-coureurs des rigueurs glaciaires du Pléistocène. Malgré ce changement durable du climat, l’examen des sédiments et des fossiles démontre qu’il y a eu peu d’extinctions dans les espèces et les familles.

Les périodes de refroidissement, qui deviennent de plus en plus fréquentes et qui augmentent d’amplitude, marquent le passage vers l’ère Quaternaire. La limite du Quaternaire et de l’ère Tertiaire a été fixée à -1,8 M.a., et continue par commodité a être utilisée. La teneur en CO2 dans l’atmosphère chute. L’effet de serre diminue lui aussi. En résumé, l’analyse des facteurs environnementaux au Crétacé reste difficile. Les effets des variations climatiques plus récentes au cours du Pléistocène de -1 800 000 à - 10 000 ans ; témoignent de la complexité de leurs causes.

Selon Milankovic en 1941, ces changements climatiques suivraient l’ensoleillement terrestre, étroitement associé à des variations périodiques des paramètres orbitaux de la Terre. Toujours selon le même Scientifique, il s’agirait d’abord des variations des précessions axiales. 

L’inclination de l’axe de rotation de la Terre oscille entre 21° et 25° tous les 41 000 ans. Elle est actuellement de 23° ( 2005 ). Les variations d’excentricité de l’orbite terrestre sont relevées tous les 22 à 26 000 ans. Il faut enfin 26 000 ans pour que l’axe de rotation de la Terre, incliné comme nous venons de le voir de 21 à 25°, tourne autour d’un cône complet. À ces cycles orbitaux, on peut ajouter des marées terrestres qui déforment tous les 100 000 ans et 450 000 ans la sphéricité de la Terre elle-même .  On ne discrimine pas encore l’effet naturel des perturbations provoquées par l’Homme.
( professeur Jacques Paquet - Sciences supérieures - CAPES - 2005 )

Les âges glaciaires présentant une terre recouverte de glaciers jusqu’aux latitudes moyennes de 45° N , sont reconnus grâce aux formes d’érosion typique, aux striations de blocs et de substrats, aux formations morainiques de tout type, aux argiles glaciaires et aux dépôts dus à l’ « ice-rafting = débris glaciaires de toute taille mal classés, transportés par la glace », dans des eaux libres.

Selon Alain Foucault et Jean-François Raoult, on connaît d’autres glaciations au Précambrien, au début du Cambrien et au Carbonifère. Les repères chronologiques glaciaires, basés sur les extensions maximales des glaciers (  marquées par les moraines frontales ) et les repères chronologiques marins, correspondant aux maximum de transgressions ( connus par les terrasses marines ). 

On ne sait pas si ces oscillations reconnues par Milankovic, peuvent être  extrapolées, si elles  peuvent être appliquées aux variations climatiques anciennes. On à néanmoins relevé dans des sédiments datés du Paléozoïque : -340 à -250 M.a. contemporains  des glaciations du Carbonifères au Permien, des variations cycliques, évoquant des changements climatiques. Une certitude apparaît à la lecture de récents rapports de Scientifiques mondialement reconnus : de petites variations  d’un seul facteur sus-désignés, peuvent, en effet , faire basculer le système climatique dans le chaos. Le réchauffement global a été constaté en 1850, et s’accentue fortement depuis 1975.

























Inlandsis Groenlandais - Photo document A. Carré.




Introduction - l’Ère Quaternaire



L’ère Quaternaire ne se distinguerait guère de l’époque actuel si elle n’avait pas été marquée par un phénomène unique dans l’Histoire de la Terre, c’est-à-dire l’immense développement des glaciers dont la cause initiale était une abondance extraordinaire des précipitations aqueuses. Il est évident, que ces précipitations n’auraient pas été suffisantes à l’extension des glaciers, sans le concours d’autres éléments. Il était incontestablement indispensable que le décroissement  progressif de la température depuis des temps anciens, atteigne un niveau tel,  pour permettre aux précipitations aqueuses de transformer en neige, et au-delà en glaces résistantes ; dans le régions polaires et dans les régions montagneuses. Ces conditions sont obligatoirement nécessaires, mais elles ne sont pas suffisantes, il faut le concours de condensateurs énormément plus puissants en étendue superficielle et en élévation, que ceux qui existent de nos jours.


Diagramme des glaciations - Document de l'I.N.G. de Paris.

À toutes les époques géologiques, la température des régions polaires a dû être plus basse que celle des zones intertropicales, à raison du fait astronomiques de l’obliquité des rayons solaires. Les régions polaires ont donc toujours systématiquement rempli le rôle de condensateurs, à l’égard des autres régions du globe, au même titre que les reliefs montagneux, par rapport aux plaines basses qui les environnent. Ainsi, la différence des températures était presque nulle pendant l’ère Primaire - Paléozoïque, ou beaucoup moins accentuée Il a été découvert sous les glaces polaires les vestiges de terrains datant du Carbonifère dévoilant l’existence de restes d’une végétation gigantesque et luxuriante ; ce qui laisse à penser de températures plus élevées de 40 à 50 ° centigrades.

L’uniformité de la chaleur atmosphérique dans les temps primitifs ne résultait donc pas du feu central, mais bien, de la grande quantité d’acide carbonique qui entrait dans la composition de l’air et que l’on peut évaluer à un tiers de l’atmosphère. L’oxygène et l’azote qui sont des corps simples, laissent un libre passage aux rayons solaires, tandis que la vapeur d’eau et l’acide carbonique qui sont des corps composés s’opposent au retour vers l’espace céleste des rayons obscurs. Il existe cependant sur le plan géologique, une très grande différence entre l’action de la vapeur d’eau et celle d l’acide carbonique.

La vapeur d’eau atmosphérique a été très peu abondante à l’ère Secondaire - Mésozoïque, comme le prouve le peu d’importance des dépôts détritiques, tandis qu’il atteignait son maximum à l’ère Primaire et à l’ère Quaternaire. Il n’en est pas de même pour l’acide carbonique, qui étroitement lié au temps par le phénomène de la végétation. On constate que l’atmosphère a été successivement appauvri de son acide carbonique par la formation de couches d’anthracite, de houille, et de tourbe au Carbonifère.

Carte schématisant en blanc l'importance et la position des glaciers à l'époque de la Glaciaiton de Würm - Document de l'I.N.G. de Paris.


En conclusion, c’est après l’ère de la tourbe que notre atmosphère a dû renfermer la plus petite quantité d’acide carbonique et que le pouvoir absorbant des rayons obscurs a été le plus faible. C’est à cette époque, c’est-à-dire l’époque actuelle, que la différence des climats a dû être la plus grande.



Vers la fin du Pliocène, dernière époque du Tertiaire….


Plus chaude et plus humide que de nos jours, la France, et plus précisément l’Ouest de notre Nation, avait accueilli au Pliocène des espèces végétales localisées aujourd’hui en Extrême-Orient, comme le Ginkgo biloba ou Liquilambar orientalis, le Séquoias ou les Caryas.

Le refroidissement du climat marque en principe le début du Quaternaire ; toutefois une altération climatique s’était manifestée avant la fin du Pliocène vers - 3,4 M.a. La flore exotique héritée du Pliocène disparaît complètement, tandis que se manifeste une période froide qui correspondrait. Ainsi débute le Villafranchien, qui coïnciderait à la glaciation de Donau dans les Alpes. Le Séquoia est alors définitivement éliminé.

Après le réchauffement Tiglien ( de l’anglais tiglian - Division stratigraphique du Quaternaire européen, basée sur l’analyse pollinique, correspondant approximativement à l’interglaciaire Donau-Günz ).

À la fin de l’ère Tertiaire, c’est-à-dire à l’époque où les Pyrénées, étaient encore de très jeunes montagnes, où les Alpes venaient de surgir de l’écorce terrestre, et où les grand volcans du centre de la la France, appelé d’Auvergne achevé de s’édifier ; il y avait un peu partout sur ces reliefs des glaciers d’une dimensions inconnue de nos jours.

Lorsque le refroidissement de la température entraînant obligatoirement un changement de climat est survenu dans l’hémisphère Nord ; l’Europe  a été envahie par les glaces. L’Europe centrale, dans les parties non recouvertes de glaciers, était couverte par une végétation de type arctique. Lorsque le climat s’est amélioré, s’est adouci, et les glaciers retirés, ladite végétation a suivi de loin, en remontant elle aussi vers des régions plus septentrionales. Ces faits classiques sont trop connus, pour qu’il soit besoin de s’y éterniser.

Pendant les de glaciations, et plus particulièrement les zones limitrophes, dites «  périglaciaires », l’influence du froid provoquant la pauvreté de la terre, a détruit une grande partie des végétaux arbustifs.



Zone périglaciaire à proximité du glacier Vatnaj en Islande - Document de l'I.N.G. de Paris.


Ère Glaciaire - Présentation


Ère glaciaire, période ou glaciation, période de l’histoire de la Terre pendant laquelle se produisirent des refroidissements sensibles des climats provoquant une extension considérable des glaciers et une baisse du niveau des mers et des océans ( régression marine ). Le dernier bouleversement de ce type a débuté il y a 2,5 millions d’années environ ; il définit aussi le début de l’ère quaternaire, qui correspond aussi à l’apparition de l’homme. 

Niveau marin  lors des Glaciations de Riss et de Würm - Document de l'I.N.G.? de Paris.


Les glaciers actuels, en particulier les inlandsis, sont un héritage de la dernière période glaciaire, qui porte le nom de glaciation würmienne. Celle-ci s’est déroulée entre 70 000 et 14 000 avant la période actuelle, atteignant son maximum d’intensité il y a 18 000 ans environ. Les inlandsis ont alors augmenté de volume ; celui de l’hémisphère Sud, l’Antarctique, s’est étendu sur la plate-forme continentale émergée ; dans l’hémisphère Nord, les glaces continentales couvraient une partie de la plate-forme de l’océan Arctique, du détroit de Béring à la mer de Barents, s’étendant de plus en plus bas en latitude sur le continent, depuis la Sibérie jusqu’à la Scandinavie ; la plus grande partie des îles Britanniques disparaissait sous les glaciers. La banquise reliait ce premier ensemble au Groenland et aux lobes de l’inlandsis qui submergeaient la moitié de l’Amérique du Nord. En montagne, les glaciers, plus nombreux, plus épais et plus longs qu’aujourd’hui, enveloppaient la haute montagne ; leur front était en moyenne 1 000 m plus bas que l’actuel ; les piémonts ( Bavière, Dauphiné, Piémont, Moyen Pays suisse) étaient envahis par des langues et des lobes de glace. Au maximum de la glaciation, presque un tiers de la surface des continents était englacée. 


La découverte des glaciations


Événements d’origine climatique, les glaciations ne sont connues que de manière indirecte par les traces plus ou moins visibles ou accessibles qu’elles ont laissées. Les modelés et les dépôts d’origine glaciaire constituent les témoins les plus facilement repérables de l’extension passée des glaciers. Dans l’histoire des sciences, cette identification est un fait récent daté d’une communication faite par un géologue suisse, Louis Agassiz, en 1837. L’ensemble de l’environnement immédiat et lointain des domaines englacés a été bouleversé, ce qui permet de déceler les glaciations à travers divers indices. Certaines associations végétales et animales sont de bons marqueurs des milieux froids. Leurs restes sous forme de pollen, de squelettes, de coquilles, dans des formations situées aujourd’hui sous des climats tempérés ou chauds attestent d’un refroidissement important. Des méthodes de plus en plus affinées autorisent la reconstitution des paléoenvironnements. Une découverte publiée par G. Emiliani en 1955 et précisée par N. Shackleton en 1974 a fait faire un progrès considérable à la connaissance des paléoclimats. 

La composition isotopique de l’eau de mer est conservée en mémoire dans les tests des foraminifères. Les variations du rapport isotopique 18O/16O permettent de déceler les périodes d’englacement correspondant à une augmentation de ce rapport ainsi qu’à une baisse de la température des eaux marines. L’analyse des calottes de glace extraites des inlandsis antarctique et groenlandais confirme les résultats tirés des sédiments marins et autorise la reconstitution de la courbe des paléotempératures, aux hautes latitudes, durant les 140 derniers millénaires. 

Avec des marges d’erreurs plus grandes il est vrai, il est possible aujourd’hui de déduire les climats de l’Europe occidentale ( températures et précipitations ) à l’aide de longues séries polliniques couvrant la même période. 

Conséquence des glaciations de Riss et de Würm sur les cours d'eau  dans notre région - Document de l'I.N.G.de Paris.


C’est la multiplication et la convergence de plusieurs indices significatifs qui justifient ainsi de reconstituer les milieux morpho-bio-climatiques, du niveau local au niveau planétaire, aussi bien dans les océans que sur les continents. Alors que l’étude des milieux montagnards avaient conclu à l’existence de quatre ou cinq glaciations pléistocènes dénommées, d’après le Danube et des affluents de celui-ci, Donau, Günz, Mindel, Riss, Würm, les méthodes d’investigation mises au point depuis trente ans aboutissent au dénombrement de quinze ou seize grandes périodes glaciaires depuis 1 650 000 ans, soit une tous les 100 000 ans ; chacune est marquée par des oscillations faisant alterner des épisodes plus froids (stades glaciaires) ou plus chauds (interstades). Même les périodes interglaciaires ne sont pas exemptes d’oscillations froides. Par exemple, celle qui a précédé la glaciation würmienne comprend quatre phases de refroidissement des eaux marines. Cela montre le caractère cyclique des glaciations. 


Apparition de la glace.


À une époque relativement peu éloignée peu éloignée de nous, dans l’échelle du temps terrestre ; l’abaissement thermique fut tellement accentué qu’il engendra des phénomènes géologiques inconnus jusqu’alors.  Puis, après cette période de refroidissement, les moyennes annuelles se relevèrent endonnant naissance aux climats  divers dont nous jouissons.

L’apparition de la glace et des premiers glaciers, est un mouvement qui s’est opéré en différentes phases, jusqu’à ce que à la fin du Miocène supérieur, l’espace circumpolaire ait été enfin occupé par d’immenses glaciers dont il reste quelque lambeaux fossiles, comme le décrit p. 296  - M. de Lapparent dans son traité de Géologie Ainsi  la chronologie de la date des toutes premières neiges sr la terre est homologuée.

Descente maximum aux époques de Riss et de Würm des glaciers. 

Positions actuelles des glaciers - Documents de l'I.N.G. de Paris.


Dans ces conditions climatiques, inéluctablement hostile à la flore, le Pôle Nord vit disparaître progressivement tous les végétaux qui l’avait recouvert pendant de si longues périodes : d’abord ceux des reliefs furent éliminés les premiers par le froid intense,  puis à leur tour ceux des plaines furent touchés ; ces dans les fonds de vallées bien abrités que la végétation persista un temps relativement court.

Pour étayer notre écrit, nous ne pouvons que rappeler les découvertes de fossiles houillers Jurassiques, Crétacés et ère Tertiaires, faites au-delà du cercle polaire par Mac-Clure, Armstrong et plus particulièrement Nordenskjord. Avant d’être ensevelis sous une épaisse couverture de neige et une impressionnante épaisseur de glaces, le Groenland et le Spitzberg ont été aux époques sus-désignées revêtus d’opulentes et luxuriantes forêts. Les travaux du scientifique O. Heer, chargé d’étudier ce phénomène de la fossilisation glaciaire, n’a laissé aucun doute sur ce processus.


La cause des glaciations


Si dès 1842 le mathématicien français J. Adhémar formulait l’hypothèse que les glaciations résultaient de causes astronomiques, il a fallu attendre presqu’un siècle pour qu’une explication soit proposée. Entre 1920 et 1930, M. Milankovitch montra que la combinaison de trois variables affectant la rotation de la Terre entraînait des différences d’insolation allant jusqu’à 20 p. 100 dans les hautes latitudes septentrionales. 

La première variable est l’excentricité de l’orbite terrestre, qui désigne la déformation de l’ellipse ( écliptique ) que la Terre décrit autour du Soleil ; tous les 100 000 ans environ, l’ellipse est très allongée, ce qui modifie la distance Terre-Soleil. 

La deuxième est l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre qui, en 41 000 ans, oscille entre 21,5° et 24,5 ° ( aujourd’hui l’inclinaison est de 23,27° ). 

La troisième variable est la précession des équinoxes, variation de l’orientation de l’axe de rotation de la Terre, qui décrit un cône, et de la rotation sur elle-même de l’orbite terrestre ( l’image qui décrit le mieux cette situation est celle d’une toupie qui tournerait sur un cerceau ). 

La précession modifie la relation qui existe entre la distance Terre-Soleil et le déroulement des saisons. Ainsi, la date de l’équinoxe de printemps, le 20 mars, correspond de nos jours à une position de la Terre située à la périhélie de l’écliptique. Dans 11 000 ans environ, l’équinoxe se produira le 21 décembre, la Terre se trouvant à l’aphélie ; dans 22 000 ans, elle retrouvera la position d’aujourd’hui. 

Ces variations de la position précise de la Terre par rapport au Soleil correspondent assez bien à la périodicité des cycles glaciaires majeurs et secondaires. Par exemple, voici 115 000 ans, l’axe de rotation de la Terre était de 22°, l’excentricité de l’écliptique était forte, la Terre se trouvait le plus près du Soleil au mois de janvier, et une calotte de glace se formait sur le Canada. 

Les corrélations entre le calendrier astronomique et les observations glaciaires relevées à la surface de la Terre ne sont pas automatiques ; il faut tenir compte du rôle des facteurs géographiques. Il apparaît que les océans jouent aussi un rôle considérable dans les manifestations des variations climatiques. La circulation des courants océaniques et les échanges océans-atmosphère contribuent à entretenir, à freiner ou à exagérer localement les glaciations induites par des causes astronomiques.


Modification de l’orbite terrestre,


Vers - 12.000 ans un léger changement dans l’orbite de la Terre au tour du Soleil,, a rapproché celle-ci de l’astre suprême créant dans l’hémisphère Nord un surplus d’insolation.

Schéma de l’obliquité de la Terre, par rapport au Soleil - Document Wikipédia.


Où la géologie et la géomorphologie se superposent !


Le regroupement de l’ensemble des formations géologiques postérieures au Cénozoïque - ère Tertiaire a été proposé pour la première fois en 1829 pour parachever la stratigraphie du Bassin Parisien, région orientale mitoyenne du Massif Armoricain ; par la transition sarthoise . La délimitation précise entre l’ère Tertiaire et l’ère Quaternaire a fait pendant très longtemps l’objet de nombreuses et vigoureuses controverses. C’est en 1948 que le Villafranchien ( division stratigraphique à cheval sur le Tertiaire / Quaternaire définie par de Villafranca en 1865 sur des dépôts continentaux ) - il s’étend de - 2,8 à -1,8 M.a.

Par définition, maintenant le Villafranchien constitue l’étage de base du Quaternaire. L’apparition des Hominidés ( Hominiens ), et la succession rapide des périodes climatiques très contrastées fixent au Quaternaire ses caractéristiques qui le distinguent nettement des époques géologiques précédentes. L’Histoire de la Terre au Quaternaire est rythmée, par les glaciations et les déglaciations dénommée également « interglaciaires alternances de cycles pluvieux et de périodes sèches, correspondant à un réchauffement » couvrant tout le Pléistocène. Malgré l’inégalité excessive avec la précédente, l’Holocène est une phase postérieure aux périodes de glaciations.

Les différentes industries préhistoriques dites lithiques, marquées par le style de la taille,  prennent une valeur sûre lorsqu’elles sont validées par la stratigraphie et précisées par les séquences climatiques. Les modifications de la répartition de la faune et de la flore se multiplient. La faune s’adapte occasionnellement, mais fréquemment se renouvelle par l’apparition, le déplacement, ou la disparition de genres ou d’espèces. Les dépôts marins sont de faibles amplitudes, et localisés en bordure des continents ; généralement peu importants. Lorsqu’ils sont fossilifères ils prennent alors une importance assez considérable ; comme ceux qui permettent de distinguer la faune de périodes froides, et ceux de périodes chaudes.

Nécessairement, le climat, agissant directement sur la flore et la faune subissaient le contre coup des variations de températures pendant les interglaciaires.

Les formations continentales sont pratiquement toujours discontinues, mais par contre beaucoup plus étendues. Les dépôts meubles d’origine glaciaire, éolien, alluvial, éluvial ( exemple la terrasse basse de Guécélard ( 72 ), colluvial ( dépôts de la Sarthe dans ses méandres du Nord-ouest sarthois ).

Echelle chronologique établie selon les analyses de sédiments marins et fluviaux - Document de l'I.N.G. de Paris.

Vestige du Périglaciaire local, conséquence directe des glaciations - Phénomène de la gélifraction - Document collection privée. 


Les glaciations anciennes


Seule l’extension des glaciations récentes peut-être retracée, car elles ont effacé les marques des glaciations antérieures, tout comme le font les processus morphoclimatiques interglaciaires. Les glaciations quaternaires sont dénombrées à partir des sédiments et des fossiles marins. En revanche, les témoignages antérieurs sont très ténus et reposent sur l’identification de dépôts d’origine glaciaire ( tillites ou anciennes moraines de fond ) dans des formations sédimentaires. S’il est possible qu’une glaciation ait existé il y a 2 300 millions d’années, des preuves certaines apparaissent au début du cambrien ( - 600 millions d’années ) et au Permo-carbonifère ( -300 millions d’années au Brésil, - 250 millions d’années en Australie ). 

Elles se sont produites à une époque où les continents étaient rassemblés en une masse unique, le Gondwana, et où l’Afrique actuelle était centrée sur le pôle Sud. L’inlandsis antarctique a commencé à se développer à la fin du Tertiaire ( -16 millions d’années ) et les glaces continentales affectent l’hémisphère Nord depuis 3 millions d’années environ. Si les causes astronomiques rendent compte du déroulement des glaciations, l’origine du déclenchement des premiers refroidissements reste ignorée. 

Toutefois, les glaciations se développent lorsqu’une masse continentale est centrée sur ou près d’un pôle ; elles seraient une conséquence indirecte de la tectonique des plaques, c’est-à-dire de la répartition des océans et des continents, et des reliefs de ces derniers. Le déclenchement de la glaciation quaternaire pourrait s’expliquer de cette manière. La formation de l’isthme d’Amérique centrale, qui ferme la communication entre l’océan Pacifique et l’océan Atlantique, a détourné les eaux équatoriales vers les hautes latitudes, qui sont alors suralimentées en précipitations neigeuses propres à accroître le volume des glaces de l’Arctique. 

Le soulèvement des très grandes chaînes de montagnes ( l’Himalaya et les Andes ) et des hauts plateaux ( le Tibet et le Colorado ) pendant le pliocène a perturbé la circulation atmosphérique, provoquant en particulier un refroidissement de l’atmosphère en hiver dans l’hémisphère Nord.

Carte de la seconde moitié du XVIème siècle, précisant les trois points du franchissement de la rivière Sarte, au Nord du Massif de Perseigne  Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Vestiges classés de la gélifraction périglaciare dans la " Vallée de la Misère" - Alpes Mancelles Sarthoises - Document collection privée.



Tableau schématique de l’évolution thermique pendant les différentes glaciations - Document Bibliothèque Nationale de France de Paris.


Difficile à imaginer….et pourtant, la plus exacte vérité.


Il est tout particulièrement difficile d’imaginer, qu’il y a quelques dix mille ans, a priori cela peut apparaître comme très éloignés, mais dans les 4 milliards 500 millions d’années d’existence de notre planète, cela est relativement assez près de nous : 300 générations ; l’aspect de la  Terre était différend, pour la partie Nord qui nous intéresse. Une immense calotte glaciaire couvrait alors notre hémisphère, débordant plus ou moins largement sur les régions méridionales dites tempérées.

C’est en 1837, que le botaniste-zoologiste Louis Agassiz, fut le premier à relever des traces et des vestiges irréfutables des phénomènes glaciaires. A. Penk et E. Brückner étudiant les glaciations du Pléistocène dans les Alpes ont défini quatre phases glaciaires : Günz - Mindel - Riss et Würm , séparées de périodes chaudes et humides, puis froides et sèches. Selon Milankovitch, cela s’est déroulé sur un total de 600.000 ans. Les travaux de De Geer sur les feuillets dénommés varves ( dépôts lacustres en très minces couches séparés des fines couches argileuses ou sableuses, sombres ou clairs ) ; dévoilent que la dernière glaciation, celle de Würm avait commencé il y a 10.200 ans et s’était terminé il y a 8.700 ans.

Les  vestiges sont nombreux et très difficilement contestables : les littoraux très dentelés, ou découpés en fjords, les lacs glaciaires, érosion glaciaire, auges et vallées glaciaires, roches polies ou striées, dépôts morainiques, blocs erratiques, …etc. Le front glaciaire traversait en diagonale le Sud de l’Angleterre, passant par Londres, suivait l’estuaire du  Rhin, les Tatras, le Nord de la mer Noire, remontait vers le littoral arctique à l’Ouest du cap Tchéliouskine.

Positionnement et maximum des glaciers pendant les glaciations de Riss et de Würm - Document Bibliothèque Nationale de France à Paris.


La calotte glaciaire présentait ainsi une immense surface elliptique axée sur le Groenland, soit 75° N et 45° O de Grenwich, avec dans le sens le plus large un grand axe sphérique de 80°, et un plus petit de 60°. Le pôle Nord de cette époque se trouvait donc excentré d’une quinzaine de degrés, par rapport au pôle géographique.  La distribution géographique des précipitations, pour les régions glaciaires de l’hémisphère Nord était de 615 mm.  Selon R.F. Flint ( J. Wiley - 1947 ), les glaces continentales du Pléistocène recouvraient dans l’hémisphère Nord 32.106 km2, ce qui provoquait une régression marine, un véritable affaissement du niveau général océanique moyen de 120 mètres ( à titre purement d’exemple, et non comparatif, actuellement d’après les études la neige tombée au pôle Sud - Antarctique à une altitude de 2.765, met 900 ans à s’écouler par gravité jusqu’à l’Océan ). De récentes études françaises nous informent que la puissance de l’inlandsis scandinave a été de  3.000 mètres.

Nous référant toujours aux mêmes études, le volume des glaces représentait approximativement le chiffre impressionnant de 14% du volume global des océans.

Il ne faut pas oublier que l’émersion du plateau continental durant la période glaciaire est attesté dans l’Ouest de la France par la rade de Brest. En effet, celle-ci a été formée par les estuaires de deux petite rivières insignifiantes l’ Aulne et l’ Elorn. Ces estuaires érodés dans les terrains primaires, ne l’ont évidemment pas été par l’érosion fluvial, mais bel et bien par l’érosion marine agissant par les courants de marée remontant ces cours d’eau. Flint pense que cette érosion a eu lieu au-dessous du niveau marin.

Carte du niveau général marin lors du recul des glaciers - Document Bernard Langlais.

Carte des « costes de la Manche », au XVème siècle - Document de la B.N.F. à Paris.

Carte Marine de la Manche datée de 1717 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Périglaciaire 

- ( définition du dictionnaire Larousse agricole - 4ème édition )
Se dit des régions entourant les zones glaciaires dans lesquelles la couverture pédologique est dégelée durant une période de l’année.

La partie toujours gelée s’appelle  « Périssol «  - également dénommé «  permafrost ». Dans la partie dégelée en été se développent les cryosols, caractérisés par : une désagrégation de la glace en lentilles ou en réseaux réticulés ; une agrégation lamellaire du matériau ; une gélifraction ( fractionnement de la terre sous la double action du gel et du dégel ) ; un engorgement printanier ; l’apparition de fentes de retrait.

Le bassin hydrologique de la rivière Sarthe, appartient depuis le Cénozoïque - l’ère Tertiaire au rebord oriental du Massif Armoricain, soumis à l’influence indirecte des plissements du Paléozoïque de la chaîne hercynienne. Cela se traduit par un affaissement de l’ensemble du bassin de Sarthe-aval.


Ère Quaternaire,

Pléistocène en géologie, équivaut au Paléolithique en préhistoire.



Une particularité du Quaternaire : 
le Pléistocène  ou - l’ère glaciaire….!

Le  Pléistocène se développe de -1 800 000 à -10 000 ans B.C. une période qui

- correspond historiquement au :  Paléolithique

- correspond chronologiquement à :  l’ère Glaciaire

L'ère quaternaire commence avec le Pléistocène. Cette période est marquée par une succession de glaciations ( une vingtaine au total ) qui auront pour certaines des incidences importantes sur le développement de l'humanité.

Les oscillations glaciaires du Pléistocène………Le Pléistocène est la suite du Tertiaire et les variations climatiques observées s’inscrivent dans le refroidissement déjà perçu  auparavant depuis l’Éocène supérieur. L’hémisphère Nord présente à cette époque une concentration de masses continentales dans les hautes latitudes. Les Scientifiques ont évalué que les glaces par moments couvraient jusqu’à 30% des continents.  

Puis avec l’ère Quaternaire, au début du Pléistocène, surviennent les glaciations du Günz I et Günz II, il y a de -1,2 millions d’années à -700 000 ans ; puis suivent celles de Mindel  ( de -600 000 à -400 000 ans ) .C’est à cette époque que les hommes domestiquent le feu 

À chaque épisode glaciaire, les calottes de glace de la zone polaire s’avançaient vers le sud jusqu’à recouvrir environ un tiers des terres émergées du globe, soit environ 45 millions de km2. On distingue ainsi de nombreuses avancées suivies de recul des glaciers. Plusieurs phases glaciaires ont été reconnues antérieurement à la phase majeure écrit Michel Campy. Toutes se sont manifestées également par l’édification d’une vaste étendue glaciaire couvrant le Nord de l’Europe et modifiant la géographie des terres non recouvertes. L’avant dernière glaciation (  dite glaciation de la  Saale ), est caractérisée par une calotte glaciaire plus vaste que la précédente, puisqu’ elle s’est avancée jusqu’à Londres, Amsterdam et Prague. Son front est donc reconnu à 100 ou 200 km plus au Sud suivant les endroits. La dernière glaciation du Pléistocène, celle de Würm ( pour l’Eurasie ), a duré environ 100 000 ans , et  son extension maximale se situe environ vers -18 000 ans avant notre ère.


Étendue de la calotte glaciaire  et de la banquises, il y a -13 000 ans,  au cours de la dernière glaciation 


La transformation de l’eau de mer en glace a entraîné une phase de régression marine, c’est à-dire d’un abaissement du niveau des mers ( l’Angleterre était rattaché au continent, la Manche avait cessé d’exister, le niveau marin était de 100 à 120 mètres plus bas que l’actuel ) .

L’aspect  des côtes était donc complètement différent et une bonne partie du plateau continentale était émergé. L’étendue du  territoire de la France était nettement plus important qu’actuellement. La Loire se jetait à environ à 150 km à l’Ouest de Saint-Nazaire. La Manche et le Sud de la mer d’Irlande émergeaient. Un fleuve important, comme il n’y en a plus aucun équivalent en Europe de nos jours, s’écoulait au centre de la Manche , il recevait comme affluents le Rhin et la Seine sur sa gauche, l’actuelle Tamise et tous les cours d’eau issus de la fonte du front glaciaire sur sa droite recouvrant la Grande Bretagne.

Les côtes actuelles doivent leur aspect à la dernière transgression ( la transgression flandrienne  ).

À l’inverse, les périodes interglaciaires ont  occasionné  des épisodes de transgression , c’est à-dire de remontée des eaux marines d‘environ 100 mètres, et l’invasion de terres continentales émergées. 

Les renseignements les plus complets et les plus fiables que l’on possède pour étudier l’impact de ces variations climatiques proviennent des fonds des océans, des tourbières, des lacs, des épaisses séries de loess. 

Roches de plusieurs tonnes déplacées par la solifluxion - Document collection privée.


La physionomie des rivages au début de l’ère Quaternaire, pour être plus précis au Pléistocène,  sont déterminés par le niveau des océans beaucoup plus liés aux variations glaciaires, qu’aux mouvements de l’écorce terrestre. Dans notre région la mise en place du réseau hydrographique, s’en se confondre avec celui que nous connaissons va s’en rapprocher fortement, et sont action par creusement des hautes vallées ( Alpes Mancelles ) et comblement des zones basses, va préparer peu à peu la géomorphologie du Sud-ouest du département de la Sarthe actuelle.

Le Pléistocène, c’est aussi une période marquée par un climat froid, avec alternativement des poussées d’un froid extrême ( périodes glaciaires ), et des radoucissements ( périodes interglaciaires ). Nul ne peut imaginer, qu’il y a 10.000 ans, c’est-à-dire approximativement 300 générations humaines, notre Terre, et plus particulièrement le sol où nous vivons, nous déambulons quotidiennement était totalement différent que celui que nous connaissons, si bien aujourd’hui.

L’aspect général de la Terre, était marqué par deux immenses calottes glaciaires, dont , en ce qui nous concerne, celle de l’Arctique descendait très bas, recouvrant amplement des immensités de nos jours dites «  tempérées . C’est en 1837, Agassiz * qui fut le premier à découvrir, à relever des traces irréfutables de ces glaciations. Évidemment, il fut critiqué, contredit. Mais A. Peck et E. Brückner, en étudiant les glaciations du Pléistocène dans les Alpes ont reconnu, et démontré les quatre phases de Günz, de Mindel, de Riss et de Würm, séparées par des périodes intermédiaires, qui furent dénommées «  interglaciaires », périodes nettement plus chaudes et humides. Le phénomène, selon Milankovitch s’est développé sur 600.000 ans.

* - Agassiz appelait la période glaciaire «  hiver cosmique ». Il croyait donc que ce phénomène était dû à un refroidissement général du Globe terrestre, attribuable à des causes extérieures. Cette opinion a été partagée, par d’éminents scientifiques. Pourtant en 1847, Le coq, suggéra que les périodes glaciaires coïncidaient avec de périodes chaudes pendant lesquelles l’évaporation océanique était accrue…..?

La dernière phase de glaciation dénommée Würm, atteignit son apogée il y a - 10.200 ans, pour se terminer vers -8.700 ans.

Traces de bioturbation dans les Alpes Mancelles.


Il a été relativement facile de relever l’étendue occupée par les glaciers de Günz, de Mindel, de Riss et surtout de Würm dans l’hémisphère Nord. Les traces ne sont pas contestables : littoraux découpés en fjords, lacs glaciaires, érosion glaciaire, auges et vallées glaciaires, roches polies et striées, dépôts morainiques, blocs erratiques….etc. On  découvre que la calotte glaciaire de cette époque est axée sur le Groenland, et présente de ce fait non pas une forme circulaire, mais un ellipse parfait. Ladite calotte glaciaire de l’hémisphère Nord offrait une aire elliptique bien centrée sur le Groenland vers 75° Nord et 45° Ouest de Greenwich, avec un grand axe de 80° sphérique, et un petit axe de 60°. Le pôle de cette calotte était donc excentré d’une quinzaine de degrés par rapport à l’actuel pôle géographique ; un point à ne pas occulter : cette calotte glaciaire du pôle Nord a un rayon d’une vingtaine de degrés, et présentait une épaisseur de 3.000 mètres, or qu’elle n’atteint qu’une quinzaine de mètres par endroits. 

Les estimations sont données pour une superficie de la calotte polaire arctique de 30.600 km2, à laquelle on pouvait ajouter 10.100 km2 de banquise flottante. Les deux calottes glaciaires Nord et Sud recouvraient de ce fait à cette époque le cinquième du globe terrestre. Si nous évaluons l’épaisseur d’un inlandsis à 2.000 mètres de glace, on, atteint le chiffre de 180.600 de km3 de glace , représentant 14% du  volume des océans. De la régression marine inévitablement provoquée par la glaciation, il va s’ensuivre, un abaissement général de moins d’importance puisque la densité de la glace est de : 0,9 voisine de celle de l’eau de mer : 1,02 ; et qu’elle déplace son volume d’eau.

En ce qui nous concerne, la limite méridionale des glaciers dont ceux de Riss, puis de Wûrm couvrait la Grande-Bretagne, et s’arrêtaient au Sud de Londdres, suivait l’estuaire du Rgib, les Tatras, le Nord de la mer Noire, et remontait vers l’arctique à l’Ouest du cap  Tchéliouskine. Les surfaces intérieures de cette zone sont très profondément érodés ; la surface granitique est souvent mise à nue comme dans le Massif  Armoricain. C’est l’inlandsis européen, qui a sculpté le plateau continental granitique en Grande-Bretagne et en Armorique.

Selon Alexandre Dauviliers, le facteur déterminant la glaciation semble être beaucoup plus l’abondance des précipitations que la température moyenne du lieu. Un fois constitué l’inlandsis est stable, il réfléchit plus de la moitié du rayonnement solaire ayant une incidence et engendrant des aires anticycloniques modifiant le climat local.



Interglaciaire, réchauffement brutal des températures, craquellement et fonte de l'inlandsis, brusque augmentation du volume des cours d'eau " gigantesque effet chasse d'eau" - Documents Pinterest.


La géologie nous apprend que notre Terre a connu au moins quatre glaciations, qui se situent : 

- à L’Archéen, antérieur à 2.500 M.a.,
- au Permien,  vers moins 295 M.a., 
- au Jurassique et au Quaternaire.

L’histoire des périodes glaciaires est importante, car c’est elle qui nous donne la clé des analogies et des différences faunistiques alternantes que l’on observe entre les divers continents, par suite des passages établis par les régressions marines associées. La plus récente glaciation ne fut pas très f^cheuse pour l’humanité restreinte du Paléollithique, puis du Néolithique, mais un nouvelle risquerait d’avoir maintenant ou dans quelques siècles, des conséquences catastrophiques ; si l’on en considération la constante solaire.

Selon Alain Foucault et Jean-François Raoult, 

Interglaciaire Günz - Mindel  :  de -700 à -650 000 ans avant notre ère
Interglaciaire Mindel - Riss :  de -350 à -300 000 ans avant notre ère
Interglaciaire Riss - Würm :  de -120 à -80 000 ans avant notre ère

Interglaciaire, période climatique comprise entre deux glaciations durant laquelle le climat se réchauffe progressivement passe par un optimum avant de se refroidir à nouveau. À cette époque, la Sarthe et l’Huisne se rejoignent près d’Arnage, confluant ensuite un peu plus bas avec le Rhonne. 

Ce réchauffement contribue à libérer brutalement des masses d’eau considérables, produisant  un gigantesque : effet chasse-d’eau, les flots puissants, tumultueux, dévalent lourdement chargés en alluvions, décapent et détruisent progressivement les assises du Tertiaire, mettant un peu plus en relief les hauteurs du Pôlinois à chaque période Interglaciaire. Ils sont rejetés vers Roëze, avant d’infléchir leur cours vers le Sud-ouest. 


Pendant la dernière Interglaciaire : Riss / Würm de 120 à 80 000 ans, on note, 

- Comblement de terrasses basses : dont celle où des développe le territoire communal de Guécélard

- Déplacement latéral de la Sarthe et du Rhonne.

- La forêt se développe, puis se dégrade à chaque  retour du froid.

- Les grèves en bord de Sarthe entre Le Mans et Durtal sont hantés et occupés par des hommes de l’Acheuléen. Comme en témoigne les vestiges d’une industrie lithique trouvés, et une certaine quantité de bifaces, racloirs caractéristiques de cette époque qui y ont été découverts soit  sous des anciens abris en rive, soit dans les dépôts fluviatiles à l‘estuaire de la Pré-sarthe, dans la région de Briollay,  de même que les divers ossements permettant d’identifier et de répertorier la faune, les fragments de bois fossilisés ou les empreintes attestant de la flore de notre contrée. 

Ils sont cités dans les rapports des professeurs G. Alcayde, C. et J. Lorenz, R. Brosse et L. Rasplus.

Glaciations de Günz :  de -1,2 M.a. à -700 000 ans.
Glaciations de Mindel :  de -650 à -350 000 ans.
Glaciation de Riss :  de -300 à -120 000 ans.
Glaciation de Würm :  de -80 à -10 000 ans.

Glaciation, période selon les mêmes auteurs, durant laquelle la quantité  de glace stockée à la surface du globe est supérieure à la moyenne. Les scientifiques s’accordent à penser que l’eau immobilisée dans les glaciers était soustraite aux eaux marines, engendrant une régression marine généralisée. La synthèse des différents rapports scientifiques confirme l’aspect désertique, lunaire de l’environnement du Pays du Bourray, absence totale de toute végétation, balayait par un blizzard, soulevant, déplaçant des sables fins et des particules abrasives.  Dépôt de sables  ( sables à lapins ou sables à asperges ). 

La dernière Glaciation : Würm de -80 000 à -10 000 ans , on constate,

C’est cette dernière glaciation qui va retenir toute attention.

- Régression marine, jusqu’à 100 mètres - amplification des phénomènes.

- Cryoturbation - mouvement de matières à l’intérieur des sols, dus aux gels et aux dégels successifs.

- Solifluxion importante ( glissement de terrain ).

Coulée de " solifluxion " dans le Pays d'Auge - Document Lithothèque de Normandie.


Au cours de la période Postglaciaire la présence de l’homme s’est considérablement renforcée. Certes, de nombreux groupes d’hominidés vivent encore de la chasse, de la pêche et de la cueillette, prolongeant le Paléolithique par l’Épipaléolithique. La domestication, puis la culture des céréales favorisent . Ce mode de vie Néolithique, se propage et s’implante.

Selon Louis Méroc, succédant à la métallurgie du cuivre, l’âge du bronze qui commence au IIIème siècle marque le début de la Protohistoire. Des vestiges témoignent : oxydation des quartz découverts dans des habitats primitifs, peuvent valider l’existence d’une période chaude …..! / ? ; éclatement de nodules de silex par le gel …….! / ? Transports de petits galets par la rivière Sarthe sur la terrasse basse 4 à 6 mètres à Guécélard……donc période froide. La présence de gros rochers, avec des parties légèrement roussies et une forte usure éolienne authentifie la présence de l’homme ( indique une période de déflation éolienne contemporaine ou postérieure à l’interglaciaire Mindel / Riss  de -350 000 à -300 000 ans,

 Blocs de grès armoricain détachés par la gélifraction, tombés  dans la rivière et transportés  par les flots importants et tumultueux de la Sarthe pendant ses crues interglaciaires titanesques et amoncelés à son estuaire - Document Lithothèque de Normandie.
























Banc de grès armoricain dans les Alpes Mancelles, du paléorelief incliné à 30° vers le Nord -  Document collection privée.






















Schéma du transport de blocs de roches des Alpes Mancelles en Sarthe-Aval, lors de la fonte des glaces dnas une interglaciaire - Document collection privée.


Le scepticisme est le premier pas vers la vérité ( Diderot ),


En ces temps que nous venons d’évoquer, en ces temps où en France le sol était gelé en permanence en oyenne à 2 mètres  de profondeur ; on remarque avec de nombreuses hésitations, que lors de la période dénommée Dryas, une remontée des températures, avec une certaine stabilisation d’un climat réellement modéré.

Le variations de température durant l’Holocène ne dépasseront âs un ou deux degrés. Prenant une moyenne de 15° C. Ce ci peut apparaître irréel su l’on prend en considération, les moins 10° des périodes précédentes.


Dépôts Würmien,

L’analyse de dépôts Würmien 1 et la grande poussée de froid de Würm  II - stade isotopique de - 75.000 à -50.000 ans avant notre ère . Ceux étudiés sont essentiellement constitués d’argiles, de limons et de sables limoneux contenant une très faible proportion de cailloux détachés de parois rocheuses en amont, et de galets de quartz amenés lors de crues, et roulés par la rivière Sarthe.

Cette analyse permet d’essayer de mettre en évidence :

- WÜRM I : 
frais et humide, puis
froid et très humide, puis
frais et humide.

- WÜRM II :
très froid et très humide, puisfroid et très humide, puis très froid et sec.



































La carte ci-dessus montre la France au plus fort des glaciations du Quaternaire : la mer du Nord ainsi  que la Manche n’existent pas, cette dernière est traversée en son milieu par le «  fleuve Manche », tandis que l’on distingue les glaces polaires descendant jusqu’à Londres. 



La stratigraphie et la sédimentologie témoignent de l’accroissement des rigueurs du froid, mais également de la présence du Bouleau, de l’abondance du Pin, qui est presque toujours du Pin Sylvetre. La régression de la forêt, dégageant une très large place à l’extension la steppe ; propice à la présence de troupeau de mammouths, accompagnés de rhinocéros laineux. Les périodes humides sont corroborées la présence des Fougères, des Graminées et des Cypéracés laissant à penser d’une assez grande humidité. Le froid atteint son paroxysme vers - 30.000 à -10.000 ans. On remarque, que sur les surélévations, par exemple les hauteurs du Pôlinois, apparaissent les Aulnes, les Chênes et les Noisetiers.

Par suite de la faible durée du Quaternaire, les éléments témoins de l’évolution pédogénétique ( du grec pedon = sol et de genèse - anglais = pedogenetic ), encroûtements, paléosols sont souvent conservés.

Les effets des glaciations sont sensibles très avant du front des moraines, qui a descendu au plus bas à l’aplomb de Londres. Ce vaste domaine qui se développe vers le Sud se dénomme zone / région ou encore « ceinture » périglaciaire. Des éboulis ordonnés, ou « grèzes lités », se sont formés par les alternances de gels et de dégels au cours des périodes de glaciations et d’interglaciaires. De multiples formes de solifluxion témoignent dans les contreforts orientaux du Massif Armoricain, et plus spécialement dans la région dite des Alpes Mancelles  des réchauffements saisonniers et interstadiaires. 


Les phénomènes périglaciaires hérités de la glaciation de Würm, sont en général bien conservés, et très lisibles, ceux de Riss sont souvent moins net, quant à ceux de Mindel et Günz sont beaucoup moins repérables et compréhensibles.

Dans nos régions de l’Ouest sarthois les vents ont transporté  loin au-delà des fronts de inlandsis des particules fines de diverse origines ( argiles, calcaires, quartz ) qui en certains endroits accumulés forment le  lœss.

Les paléosols ont pratiquement disparu ou sont tronqués. Leur présence dans les formations Quaternaires est révélatrice d’un changement des conditions climatiques. Des sols bruns forestiers ( forêts d’Ecouves, de Perseigne et de Sillé-le-Guillaume ) ont été légués par l’interglaciaire de Riss-Würm. Malgré les difficultés d’interprétations, de nombreux indices pédologiques du Würm  et du Riss sont détectables. 

Des « chernozem ou tchernoziom - mot russe signifiant terre noire ) : présentent des  filonnets blanchâtres de calcite ( pseudo mycélium ), et/ou des concrétions calcaires ayant comblé des petits terriers de petits rongeurs ( crotovinas ). Ces éléments marquent avec certitude, si besoin est, l’expansion du domaine steppique dans une région déterminée.

La glaciation de Günz, qui daterait de -650.000 à -500.000 ans, c’est au cours de celle-ci les Mastodontes disparaissent, et les Bovidés primitifs ( Leptobos etruscus  ) se raréfient. Le Rhinocéros étrusque cède progressivement place aux Rhinocéros de Merck. Le premier cheval connu Equus Stetonis, apparaît et se substitue à l’ Hipparion tridactyle de l’ère Tertiaire. Aucune trace d’Hominidés n’a été découverte au Villafranchien. À partir du Quaternaire moyen, de l’interglaciaire Günz-Mindel connu sous le nom de Cromérien, la forêts de chênes, d’Ormes, et de Tilleuls se développe aux dépens des Aulnes, des Bouleaux et des Pins, tandis que l’Eléphant antique, le Rhinocéros de Merck, l’Hippopotame majeur et le Machairodus hantent encore partiellement notre territoire.

La glaciation de Mindel provoque l’expansion des espèces végétales boréales. Le Renne commence à peupler notre territoire, alors que l’ Elephas méridionales disparaît définitivement. 

La présence de l’homme est attestée à Terra Amata, près de Nice, au cours de l’interglaciaire Mindélienne. Si des galets aménagés témoignent d’un début d’occupation du site à cette interstade, d’autres outillages découverts dévoilent une occupation prolongée dans le temps. Les ossements de cerfs et quelques autres, trouvés dans les sites de Terra Amata au pied du mont Boron, et de la grotte de Lazaret témoignent de l’existence d’un gibier varié comme le Bouquetin, la Marmotte…..

L’interglaciaire Mindel-Riss nous informe d’un climat plus chaud et plus humide que celui que nous connaissons actuellement. La glaciation Rissienne commence il y a -200.000 ans, s’achève vers -120.000 ans, le paysage est peuplé de Rennes, de Chevaux et de Rhinoceros, où se manifeste des Mammouths, vit l’homme de Tautavel ( Pyrénée Orientale ) - qui a laissé le plus ancien crâne d’Hominidés daté avec certitude en France.


















Ponte d'une défense de Mammouth, sciée et séparée de l'ensemble en complète décomposition - Long. 22,4 cm. Document collection privée.
























Rotule d'un membre postérieur droit d'un Mammouth - Document collection privée.


Tardiglaciaire,


Adjectif et nom masculin issu de « tardi » ; élément tiré de tard, et de glaciaire. Se dit de la période suivant immédiatement la fin d’une glaciation - ( Grande Encyclopédie Larousse ).

Au Tardiglaciaire ( Würm supérieur ), les vagues de froid se poursuivent. La Toundra, couvre notre sol, caractérisée par une rosacée en coussinet ( Drya octopetala ) , qui a donné son nom aux trois stades du Dryas. L’été y est plus long et plus ensoleillé qu’actuellement. L’homme et l’ours des cavernes se réfugient dans les grottes naturelles (du Würm supérieur ).


























Intérieur d'une grotte de Würm III et IV - Document collection privée.



Postglaciaire et l’Holocène.


Vers 10.000 ans avant l’actuel, un très net réchauffement des températures a provoqué une rapide fusion des glaciers, entraînant par voie de conséquences la transgression Flandrienne, marquant inévitablement une modification des tracés littoraux. Rivages situés vraisemblablement entre 120 et 70 mètres au-dessous lors du maximum glaciaire de Würm : de 100 à 50 mètres régression pré flandrienne ; se rapprochant du niveau actuel. Les franges côtières ayant été rapidement libérées du poids des glaces, ce phénomène déclencha un lent soulèvement des marges continentales par compensation isostatique. Ce rehaussement qui est de 10 mètres par millénaire,  se poursuit toujours de nos jours.

Le mammouth, le rhinocéros laineux et l’ours des cavernes disparaissent, le renne remonte vers le Nord. Au cours du Préboréal ( 1ère phase de l’Holocène - de -10.000 à - 9.000 avant l’actuel ) ; la forêt colonise les plaines et remplace progressivement la toundra ; la tourbe commence à s’accumuler dans les dépressions mal drainées.

Au point de vue climatique, on peut reconnaître cinq oscillations,

- Alleröd, de -9 800 à -8 800 ans, 
réchauffement ; domination du pin ( Azilien ancien - Valorguien ).

- Dryas III, de -8 800 à -8 200 ans, 
froid toujours domination du pin ( Azilien ).

- Préboréal, de -8 200 à -6 800  ans, 

réchauffement ; importance du bouleau, mais aussi pins et noisetiers ( Azilien final, Sauveterrien, Montadien, Ahrensbourgien, culture de Lingby, Tardenoisien ancien ).

- Boréal, de -6 800 à -5 500 ans, 
chaud et sec ; noisetiers, ormes, tilleuls, frênes. Début de la chênaie mixte  ( Maglemosien, Tardenoisien ).

- Atlantique, de -5 500 à 3 000 ans, 
chaud et humide ; chênaie mixte associée à des noyers, hêtres, chênes verts et pistachiers ( Tardenoisien final, Mugien , Erteböllien ) .

Au Boréal ( entre -8.500 et -7.500 ans avant l’actuel ), l’Orme et la chênaie mixte se substituent aux Pins et aux Bouleaux, premiers colonisateurs de la toundra.

Vers -7.500 à -4.500 ans avant l’actuel, c’est-à-dire au cours de la période dite Atlantique, le climat toujours sec, devient nettement plus humide, et se réchauffe. L’humidification et l’acidification des tourbières précisent l’humidité avec le retour du climat Subatlantique.


Le recul des glaciers correspond à la fonte des neiges /glaces, provoquant le rehaussement du niveau marin….. 



Les Forêts submergées


Les fragments de bois, les racines et les souches ( orme- hêtre ) trouvés ou découverts au ras de l‘eau ou purement noyés à marée haute, sur la plage normande à l’Ouest de l’estuaire de l’Orne, entre Courseulles et Asnelles-sur-Mer, à une altitude voisine de zéro des cartes marines. Ces vestiges de végétation arborescente submergée sont fréquents sur l’ensemble du littoral de la Manche.

Les analyses des pollens conservés dans les tourbières de Meuvaines et Vers-sur-Mer a permis de déterminer d’une manière assez précise les variations de végétation depuis la fin du Magdalénien  ( de -17.000 à -11.000 ans av. l’Actuel )jusqu’à nos jours. Ces variations qui sont en corrélation avec les fluctuations de phénomènes glaciaires atténués, sont donc liées au modifications du niveau marin conformément à la théorie de M. Dubois. Là encore le critère archéologique vient renforcer une vue d’ensemble.


































Photos de vestiges d'une forêt submergée - Document Bernard Langlais.


On peut affirmer que le niveau marin très surbaissé pendant la dernière glaciation de Würm ( de -80.000 à -10.000 av. l’Actuel ), s’est rehaussé progressivement à partir du Magdalénien final pourchasser par un maximum, supérieur d’environ 2 mètres au niveau actuel ( selon la Société d’émulation des Côtes d’Armor ), vers la fin du Mésolithique ( de -10.000 à - 7.000 ans av. l’Actuel ), et lzs débuts du Néolithique ( de -7.000 à-4.000 ans av. l’Actuel ). Cette période d’optimum climatique se place approximativement entre les années -5.000 et -4.500 ans. Puis un rafraîchissement assez sensible du climat a entraîné un nouvel abaissement du niveau marin, d’environ 10 mètres au maximum, pendant la période allant de la civilisation dolménique ( de -4.000 à -3.000 ans ) au premier âge du fer (  -800 à -600 ans ). 

Enfin le niveau marin a remonté lentement au fur et à mesure que le climat s’améliorait, à partir de la Tène ( 2ème âge du fer - de -450 à la conquête romaine ), pour atteindre la côte -4 au début de l’ère Chrétienne et se stabiliser au niveau actuel, à la fin du VIIème siècle. Si l’on encontre quelques sols submergés datant du Magdalénien final selon R. Mazères; d’une façon générale nos forêts englouties datent de la période du dolménique à l’occupation romaine, si l’on prend en considération les « trouvailles » archéologiques qui valident cette thèse.




























Et.......l'homme fit son apparition dans un univers où il est sous dimensionné, dans un environnement hostile, dans une atmosphère rigoureuse.... 


Pour sa survie outre la cueillette des fruits sauvages et des racines comestibles, il ne doit compter que sur sa rapidité et son agilité dans la course à pieds, et sur son adresse à tuer un animal avec un bâton. Puis vint le caillou /galet délibérément cassé, très  précieuse « trouvaille », point de départ d'une évolution et de découvertes permanentes et progressives - Documents collection privée.




Si il est difficile de parler de


Geologie,


sans aborder la 


GEOGRAPHIE


nous allons constater qu’il est tout aussi difficile de ne pas effleurer la


PREHISTOIRE



 de la caverne de l'Ours au Veys.........aux menhirs de La « Mère » et « la  Fille» dans les alignements de la lande des Soucis à Saint-Jean-de-la-Motte - 72 - Documents collection privée.































Paléolithique,


Le Paléolithique se divise en ,


- PALEOLITHIQUE ANCIEN,

se situant vers 1,8 M.a. approximativement à 100 000 ans B.C. comprenant Pebble-culture ( les industries lithiques qui ont précédé l’Acheuléen ), et l’Acheuléen supérieur de 400 000 ans à 120 000 ans B.C.


- PALEOLITHIQUE MOYEN

de 100 000 ans à 35 000 ans B.C.,
dont la pièce distinctive est le biface. Cette période est caractérisé par l’ensemble culturel : Moustérien.

- PALEOLITHIUQE SUPERIEUR, 

de 35 000 ans à 10 000 ans B.C. - Würm III et Würm IV avec l’apparition de l’Homo Sapiens Sapiens  ( l’Homme moderne ), vers -35 000 ans et de la culture de l’Aurignacien.


L’outil……


La bipédie avait libéré les mains des Australopithèques, mais ceux-ci ne semblent pas avoir franchi le seuil de l’hominisation. Utilisant d’abord des objets divers d’origine végétale ( feuilles, branches ), animale ( os ), ou minérale ( galets de rivière ), fragments de roches de façon occasionnelle, à la manière de certains autres primates, l’homme de la préhistoire éprouva la nécessité de posséder des outils semi-permanents, conservés en vue d’une utilisation répétée.


























Fragment d’os, fossilisé, sa couleur roussâtre atteste d’un long séjour dans le sol, à proximité d’argiles glauconieux.- Il mesure 16 cm de long, le diamètre de la diaphyse ( tige ) est de 6 cm, l’épaisseur de 0,5 cm. L’épiphyse ( la rotule ) a une largeur de 9,5 cm,  elle apparaît fortement rongée.
Cet os présente une cassure nette, qui n’a pas l’aspect d’une fracture, on distingue la moelle parfaitement fossilisée.



C’est avec l’Homo habilis ( de taille petite, capacité crânienne de 500 à 800 cm3, connu de 1,8 à 1,6 M.a. ), qu’apparaît le premier individu capable de concevoir et de fabriquer l’outil. L’augmentation du volume et de la complexité du cerveau, a permis la pensée conceptuelle propre à l’homme.

témoin d’une pensée conceptuelle


À la différence de l’objet utilisé, l’outil est un instrument fabriqué. Il correspond à un modèle conçu avant d’être réalisé. 

Il y a 2 600 000 ans B.C., l’Homo habilis invente l’outil : c’est le premier homme.

Cette industrie rudimentaire a valu à cette époque lointaine la dénomination de Paléolithique, ou  Age ancien ( palais ) - de la  pierre   ( lithos  ).


























Pic Acheuléen, on remarquera le tout début de la taille dite « Levallois ». L'ergonomie est très bien conçue, l'utilisateur à genou, tenant parfaitement bien le pic dans ses deux mains, a la possibilité de piocher, très profondément, longtemps à la recherche de racines comestibles, mais également de petits animaux ; sans fatigue - Document collection privée.


la technologie de  haut niveau des chasseurs du Paléolithique supérieur 

Selon Yvette Taborin, Maître assistante à l’Université de Paris 1, l’instrument est indispensable pour exécuter avec efficacité sur l’environnement naturel,  l’outil est si important qu’il entre même dans la définition de l’Homme en tant qu’espèce particulière.

C’est au Paléolithique supérieur, après une longue évolution, que s’épanouit une technologie de haut niveau Le chemin parcouru, depuis les premiers outils sur galets aménagés, est considérable. Une différenciation de plus en plus grande apparaît entre les outils ; leur utilisation est spécialisée ; nous sommes très loin des outils « à tout faire » comme les bifaces du Paléolithique inférieur et moyen. Les outils de pierre sont fabriqués à partir d’éclats plus ou moins grands, détachés volontairement d’un bloc de matière première, appelé « nucleus ».  Les roches utilisées sont nombreuses : en France le silex domine, mais on trouve également selon les régions : l’obsidienne, le basalte, la rhyolite, le calcaire et même quelques bois silicifiés. 


























Morceau de bois qui, analysé s'est avéré être du chêne, silicifié, a commencé le processus de fossilisation - Document collection privée.


Si un éclat est large, une lame allongée en résulte ; c’est celle-ci qui est plus particulièrement utilisée au Paléolithique supérieur. Des séries d’enlèvements - ou retouches - modifient l’éclat ou la lame en fonction de la forme désirée . Ces retouches sont obtenues à l’aide d’un percuteur qui, frappant en un point précis, détache des éclats plus petits. Le percuteur est fait d’une matière dure ( pierre ) ou moins dure  ( bois, matière osseuse ) ; de nombreuses expériences ont permis de reconstituer la plupart des techniques employées. Les formes et les caractéristiques de l’outillage de pierre sont variables suivant la volonté de l’artisan. 


























Mandibules extrait de la vase en rive de la Sarthe lors de la sécheresse de 1976 - Document collection privée.


Le premier outil conçu et réalisé par l’homme


Actuellement, les plus anciens outils connus, conçus et réalisés par l’homme proviennent de la Rift Valley, région particulièrement privilégiée de l’Est Africain, qui s’allonge sur 5000 km, s’étendant du nord au sud, depuis la Mer Rouge jusqu’au Mozambique, région où réside une très grande fragilité de l’écorce terrestre. Il a été constaté, par les plus éminents scientifiques des phénomènes de fracture de cette écorce, des éruptions volcaniques, un comblement des fossés d’effondrement par des sédiments déposés par les cours d’eau et les lacs qui se sont succédés.

Les traces et les vestiges d’hominidés, ainsi que la faune qui leur a été contemporaine, furent recouvertes, fossilisés par des cendres volcaniques et des coulées de laves. Ces événements se reproduisirent avec suffisamment de fréquence pour que se superposent de nombreuses couches.  L’érosion fluviale, la bascule des plaques volcaniques fractionnèrent ces couches, qui de nos jours livrent leurs secrets : fossiles d’animaux, de végétaux, , d’humain, et de nombreux outils de pierre. La technologie moderne offre la possibilité de dater les roches volcaniques par des procédés physico-chimiques, et d’évaluer l’âge des différents dépôts avec une véritable précision.

C’est en Éthiopie que l’on a découvert, puis daté les plus vieux outils connus.

Dans l’Afar, partie septentrionale du Rift  éthiopien, le géologue M. Taieb découvre Hadar, vaste bassin sédimentaire dont les strates déposées par un «  lac fluctuant  » sont datées de 4 à 2,5 millions d’années. H. Roche en 1976 y trouve des outils vieux de 2,6 à 2,4 millions d’années, et plus spécialement un galet taillé sur les deux faces, en roche volcanique, S. Beyries y constate des traces d’utilisation du type raclage du bois. 

Dans la basse vallée de l’Omo la formation de Shungura, en 1976 et en 1982 donne à J. Chavaillon une industrie très ancienne datée de 2 millions d’années.  Il s’agit en particulier d’un galet de quartz taillé et bien daté de 2,3 millions d’années provenant du site de l’Omo 71. Il présente 5 enlèvements précis, alternés qui forment un tranchant sinueux sur lequel on remarque des traces de choc. Toujours dans les sites de l’Omo 57, 84 et 123, une production originale comprenant de nombreux produits de débitage : des nucleus, des éclats ( certains sont très petits de 1 à 4 cm, d’autres portent des traces d’utilisation et quelquefois de retouches ), des fragments de galets de quartz.  Blocs ou galets de rivière en quartz ou en roche volcanique sur lesquels sont constatées des traces de leur transformation en objet tranchant, J. Chavaillon en 1976, p. 50, les appelle  «  choppers  ».

C’est Hélène Roche en 1980, p. 67, qui les nomme «  galets taillés  », terme général qui s’adapte parfaitement bien à des objets «  simplement partiellement modifiés par quelques gestes élémentaires de taille  » et qui « englobe toutes les sortes de galets taillés, sans préjuger d’une classification  ». Il apparaît donc une certaine unité dans la conception et la réalisation de ces outils malgré l’aspect variable de leur support .

NUCLEUS ( en latin signifie : NOYAU )

Bloc de silex d’où les hommes ont tiré, prélevé des éclats destinés à la fabrication d’outils. Le débitage volontaire des éclats ou des lames ont laissé des traces d’arrachement. 
A l’issu du débitage, le nucleus était abandonné.

CHOPPER a été défini par H.L Movius - 1948

Mot anglais signifiant : couperet
Outil de pierre primitif constitué par un galet rendu tranchant par l’enlèvement d’éclats sur une face

CHOPPING-TOLL

Mot anglais signifiant : pour tailler
Outil de pierre un peu plus évolué que le précédent, constitué également par un galet aménagé, par des enlèvements successifs d’éclats sur les deux faces, pour déterminer un tranchant plus durable.



Nucleus à microlithes, on distingue parfaitement les prélèvements de lamelles - Document collection privée.




On remarque les les deux cavités juxtaposées , pour placer le pouce,et l'index, pour solide et parfaite tenue - Document collection privée.

























Vue partielle d'une petite collection du Paléolithique, et quatre essais de montage de pointes sur des roseaux séchés - Document collection privée.


Et l’homme……..pendant cette période de glaciations !


Cette question purement anthropologique est inévitablement et étroitement liée à l’extension des glaciers en France, et surtout à l’influence des inlandsis * septentrionaux descendant à latitude de Londres ; et même de l’estuaire de la Tamise lors de leur développement maximal.

* - Inlandsis - nom masculin - nom Scandinave inn, en anglais ice sheet  - Glacier recouvrant une importante surface continentale ( jusqu’à quelques milliers de kilomètres carrés ).

Non seulement l’existence de l’homme, mais encore sa plus ancienne ou plutôt sa plus évidente manifestation sur le continent européen date effectivement de l’ère Quaternaire, et plus précisément du Pléistocène moyen, et coïncide avec le développement des grands phénomènes glaciaires : Günz - Mindel -Risse - Würm. Si cette extension des glaciers confortait la croyance diffusée et solidement ancrée d’un froid sibérien permanent, créant un environnement hostile, et un climat extrêmement rigoureux dans les zones de nos jours tempérées du globe ; ces faits deviennent évidemment inconciliables avec la présence d’hominidés.


Pour expliquer les plus importants phénomènes de cette époque Quaternaire, il devient tout spécialement difficile d’invoquer l’abaissement général de la température, sans être en parfaite opposition avec les récentes découvertes scientifiques. On ne peut occulter, la dépression manifeste de la température, mais ce qui apparaît incontestablement a été la très grande humidité ambiante et généralisée du Quaternaire. Cette humidité a favorisé d’abondantes précipitations aqueuse dans les plaines, et sur certains plateaux de basses et moyenne altitudes, et des chutes de neige aussi énormes que fréquentes sur tous les points où l’atmosphère se trouvait refroidie : altitudes des lieux ; latitudes - par exemple les zones périglaciaires.

Si ces amoncellements considérables de neige et de glace non pas pu empêcher les migrations des hommes primitifs de l’Asie jusqu’à l’extrémité Ouest de la France actuelle, ils ont dû néanmoins avoir une incidence très sensible sur le développement de la race humaine en Europe, et en France en particulier : sur son système de regroupement, la formation de clans, une influence sur ses mœurs, ses besoins, la fabrication de ses outils. Il est manifestement évident que l’homme loin de rechercher, a délibérément fuit le contact et même le voisinage des anciens glaciers, puisque son apparition en Europe, date de leur amplification.


Une certitude se manifeste, l’homme a été le témoin des derniers grands phénomènes géologiques de notre Terre, dont il semble, sous réserve, n’avoir gardé qu’un très vagues souvenir - ( ante - p.22 ). C’est en observant, le point de vue particulier des phénomènes glaciaires sur l’homme lui-même, que sera survolé les questions anthropologiques en regroupant les faits authentifiés les plus connus.


L’homme au Quaternaire, dans l’Ouest et en Sarthe.


Après avoir admis la contemporanéité de l’homme et cette extension considérable du matériel glaciaire, il suffira d’esquisser le plus précisément possible les grands traits de l’évolution des progrès techniques développés par l’ancêtre de nos Aïeux. Cela permettra également d’évaluer avec autant exactitude que possible, les grandes lignes de la métamorphose évolutive de son physique, et son niveau intellectuel. Il sera alors possible, d’analyser son combat titanesque pour s’implanter dans un environnement qui n’était pas à sa dimension. Il est prévisible, qu’à mesure où ce texte progresse, dans la connaissance de ce Pléistocène, qui précède l’Holocène - notre époque ; les limites de notre cadre semble se resserrer.

Lorsque nous avons commencé ce sujet, nous savions que les limites étaient strictes et immuables. Toutefois, nous avons essentiellement tenu à marquer un intérêt spécifique à certaines « trouvailles d’outils lithiques » . La découverte d’un seul silex taillé, est le moment exceptionnel d‘une émotion d‘indéfinissable : que ce soit dans les gravats destinés au dépotoir lors de travaux de lotissements, où de canalisations ; dans les alluvions du Rhonne et de la Sarthe, ou de tout autre cours d’eau lors de la régression des eaux suite à une importante inondation ; après un déluge d’une pluie d’orage lessivant un champ fraîchement labouré….etc. Ces vulgaires cailloux, tout juste bon à combler un trou, sont incontestablement des vestiges, des témoins authentiques d’une industrie humaine qui se perd dans les brumes insondables de notre passé.


Deux plans schématiques de sites à outils lithiques - Documents collection privée.

Peu à peu, un ordre d’intérêt s’établit, les pièces les plus recherchées, sont évidemment les éclats de silex les plus grossiers, aux contours non affinés, devenus très rares, du fait de similitudes à un quelconque caillou. Ce sont les outils les moins élégants, les plus anciens fabriqués par des ouvriers malhabiles. Des centres d’extraction du précieux matériau : le silex, fournissent le plus souvent des outils plus élaborés. Iles t possible dans découvrir dans les : aires de chasses ; à proximité d’ossements d’animaux.

























Gros plan, sur une dentition d'un mandibule inférieur, pouvant appartenir à un ours des cavernes....?
Document collection privée.


La découverte de silex taillés, à une distance plus ou moins éloignée d’ossements d’un type caractéristique d’animal, permet de définir avec une certaine exactitude la période,  le climat de l’époque où l’événement s’est déroulé. C’est ainsi, que l’on a également pu reconstituer la période de fonte et du recul des glaciers, époque où la faune adaptée au froid glaciaire, ne trouvant plus dans les plaines, et les régions basses, le climat, et la nourriture adaptée à leur survie commencèrent à migrer vers des régions plus septentrionales, et pour certaines disparaître définitivement. 


























Divers outils lithiques que l'ont peut trouver en se promenant pour peu que l'on soit observateur, dans les détritus destinés au dépotoir lors de travaux ; après un violent orage dans un champ fraîchement labouré - Document collection privée.

carte schématique de la répartition des différentes cultures du Paléolithique en Europe......

























Abbevillien, connu de -1 million ou plus de -300.000 ans avant l’actuel.

selon Alain Foucault et Jean-François Raoult.

Ère : Quaternaire
Époques : Pléistocène inférieur et moyen
Glaciations : Günz - interglaciaire Günz / Mindel - Mindel
Industries : Paléolithique inférieur

Dénommé en 1932, par M. Breuil - d’Abbeville ( Somme ).

* - Abbevillien - nom masculin, anciennement Chelléen - défini par M. Breil d’Abbeville ( Somme ) - Ensemble culturel préhistorique u Paléolithique inférieur, caractérisé par des galets cassés et des silex grossièrement taillé en bifaces aux arêtes sinueuses. Quelquefois considéré comme un faciès ancien de l’Acheuléen.

Période qui se perd dans les voluptueuses ténébreuses des temps lointains. Des groupes humains, des clans familiaux quittant l’Asie Centrale inexorablement vers le soleil couchant - l’Ouest. Se frayant un passage dans la végétation, à travers des régions inconnues ;  ce sont eux qui tracèrent la grande voie de l’humanité, appelée à devenir : route de la soie…..route des épices……etc. Lorsqu’ils abordèrent l’Europe Occidentales ils se dispersèrent. Après de longues marches, et de persévérants efforts, ils découvrirent un pays fertiles de plaines ouvertes où pullulaient le gibier. Les premiers établissements Cheulléens ou Abbevilliens ont été découverts dans les bassins de la Seine et de la Somme, à Chelles - vallée de la Mare (Seine et Marne ), et près d’Abbeville, d’Amiens à Saint-Acheul.



























Deux bifaces Acheuléens -  Ils sont encore grossièrement équarris, et ventrus, destinés à une utilisation précise , mais certainement différente - Documents collection privée.


Acheuléen
, connu de -600.000 à - 80.000 ans avant l’actuel.

selon Alain Foucault et Jean-François Raoult.

Ère : Quaternaire
Époques : Pléistocène moyen et supérieur
Glaciations : Mindel - interglaciaire Mindel / Riss - Riss - interglaciaire Riss / Würm - Würm
Industries : Paléolithique inférieur et moyen

* Acheuléen - nom masculin - défini par G. de Mortillet en 1872 de Saint-Acheul ( Somme ) - Ensemble culturel préhistorique caractérisé par des outils taillés en grands bifaces épais, surtout ovales ( formes  limandes ), ou en hachereaux accompagnés d’outils sur éclats, grattoirs et de burins.



























Deux bifaces, leurs formes en « limandes » définies une tazille Levallois, de l'Acheuléen final, et du Moustérien - Document collection privée.




























L'apparition de burins à museau ( photo du haut ) ; de grattoirs ( photo du bas ) de différentes formes, marque une époque précise, une époque où l'on utilise les éclats pour d'autres outils spécifique. Rien ne se perd - Documents collection privée.


Le site de Chelles a fourni de très précieuses informations sur le climat du Nord de la France a moment de l’extension des glaciers et de l’arrivée des premiers colons / habitants de cette région.

Sur le plan scientifique, archéologie validant ce fait, la douceur d’un climat humide et pluvieux, d’un air imprégné de brume amoindrissant l’effet du rayonnement nocturne, les nouveaux arrivés purent facilement se multiplier et se livrer aux travaux d’un industrie élémentaire, leur permettant de subvenir amplement à leurs besoins.

Cette douceur de l’air, et sa constance n’obligeaient pas ces lointains Ancêtres à vivre dans des cavernes, ou des roches surplombantes, ils vivaient sainement en plein air, bâtissant des huttes de feuillages dans les « stations » bien exposées, près de sources ou d’un cours d’eau, où ils pouvaient s’abreuver et se toiletter, tout chassant et pêchant.

Il ne tarda pas à être à l’étroit et des groupes partir à nouveau à la conquête de nouveaux territoires vers le Sud-est : bassin de la Saône ( Haute-Saône - Côte d’Or ), où il a été découvert sur plusieurs sites Nord de Mâcon, à Gary et à Beaune, des outils en silex ayant une facture strictement identique.


Dés la fin de la glaciation de Mindel, vers 600 000 ans avant notre ère, vont  se développer et s’individualiser les civilisations acheuléennes. Les différents groupes acheuléens représentent alors les principales entités culturelles du Paléolithique inférieur.

L’Acheuléen est l’une des plus anciennes et des plus longues civilisations non seulement de la Préhistoire, mais également, ce qui est parfaitement méconnu de l’Histoire globale de notre pays : la France.

Pendant prés d’un demi-million d’années, les Acheuléens ont fabriqué des bifaces allégés d’une technicité améliorée par rapport aux bifaces de leurs prédécesseurs Abbevilliens, qui réalisaient des bifaces taillés par grands enlèvements.

Vers la fin de l’interglaciaire Mindel / Riss, plus particulièrement au début de la glaciation de Riss, les hommes découvrent la technique du débitage Levallois qui va faire accomplir des progrès considérables à la taille de la pierre. Les industries lithiques produisent des outillages mieux définis, les principaux types d’outils sont mieux stéréotypés et le petit outillage sur éclat se développe : pointes - racloirs - grattoirs - couteaux à dos. Les bifaces acheuléens sont généralement mieux soignés, plus allongés, plus plats et parfaitement symétriques.


























Gros plan sur ce biface Moustérien à tradition Acheuléenne - ( parce que encore légèrement ventru )  de 11,8 cm. de long - Silex gris étranger à la Sarthe. La régularité des enlèvements - ( taille méthode Levallois ) donne outre une élégance à cet outil (  véritable couteau Suisse il : abat, tranche, coupe, racle, gratte, perce, ses fonctions sont pratiquement illimitée ) - les arêtes sont pratiquement linéaires - Document collection privée.



LEVALLOIS  ( technique )

Industries lithiques


Procédé technologique assurant le débitage d’un éclat de forme prédéterminé à partir d’un nucléus soumis préalablement à une préparation plus ou moins complexe à laquelle on a donne  le nom du site de Levallois-Perret ( Hauts de Seine ).

L’éclat et la pointe Levallois portent les cicatrices de la préparation du nucléus et le talon garde très souvent les marques du façonnage par petites retouches du plan de frappe. La technique Levallois , connue dès l’Acheuléen, s’épanouit durant le Paléolithique moyen et fut utilisée jusqu’au Néolithique.

On considère maintenant la technique Levallois comme l’un des principaux faciès de la culture moustérienne.



Moustérien, connu de -100.000 à - 35.000 ans environ avant l’actuel.

selon Alain Foucault et Jean-François Raoult 

Ère : Quaternaire
Époque : Pléistocène supérieur
Glaciations : interglaciaire Riss / Würm final - Würm
Industries : Paléolithique moyen

* - Moustérien - nom masculin - défini par de Le Moustier - Ensemble culturel préhistorique du Paléolithique moyen, connu surtout par ses industries de silex taillés de formes très diverses ( pointes - couteaux - racloirs ), généralement obtenus  à partir d’éclats issus de la technique Levallois. Ces industries ont pour auteurs, principalement les Néandertaliens dont les ossements ont parfois été découverts avec de nombreux outils au fond de sépultures. Le Moustérien à tradition Acheuléen comporte également de nombreux types de bifaces.


L’éminent préhistorien François Bordes a définit une classification à l’aide d’une typologie statistique où l’on tient compte du mode de débitage, de la morphologie, des retouches du talon, de la fonction présumée,

- un  Moustérien typique, qui est caractérisé par un petit nombre de bifaces, de pointes levalloisiennes et d’abondants racloirs plats et variés.

- un Moustérien de tradition acheuléenne, qui comprend des bifaces cordiformes ( en forme de cœur ), mais aussi des outils comme des grattoirs ( grattoir sur lame ), des perçoirs, des burins qui annoncent les industries du Paléolithique supérieur.


























Bifaces cordiformes de gauche à droite : long. 7,4 en silex blond de Vion ; long. 6,2 en silex Est sarthois - Documment collection privée.


- un Moustérien à denticulés, qui comprend des instruments dont les retouches dessinent de petites dents, des encoches. Les outils à encoches ont certainement été utilisés à tailler le bois.

Il existe deux variantes de ce dernier.

Vers -90.000 ans, les chutes de neige de plus en plus abondantes sur tous les reliefs Européens, les glaciers ne pouvant plus être contenus dans les hautes vallées des montagnes, Alpes, Pyrénées, et quelques Massifs Hercyniens comme le Massif Central, les Vosges et quelques autres, commencèrent à déborder, à s’étendre assez loi en profondeur dans les plaines avoisinantes.

L’homme du Moustérien devait donc beaucoup plus âprement ressentir que ses prédécesseurs, les rigueurs climatiques de la dernière glaciation dénommée scientifiquement : glaciation de Würm. Il demeura néanmoins cantonné sur les mêmes sites, qui avaient été occupés précédemment. Si leurs stations ne se superposèrent pas  exactement, ils n’en demeurèrent pas moins dans les mêmes zones. Ayant, les mêmes besoins, ayant les mêmes goûts, les mêmes mœurs ; cette similitude les incita à cette constance.

La détérioration progressive et inexorable des conditions climatiques, les obligea à rechercher des abris  beaucoup plus efficaces dans les : cavernes / grottes - abris sous roche. Cette dégradation  engendra de nouveaux besoins, la vie de plein air étant devenue difficile à supporter, de nouvelles protections des couvertures en peaux parfaitement nettoyées et préparées, et des vêtements en fourrures mieux ajustés. Pour obtenir ces résultats il fallut modifier l’outillage : grattoirs - racloirs - lames en silex ; créer des outils nouveaux en silex, en os, en bois : perçoir - aiguilles - poinçon ; nouvelle arme : le javelot arme pointe en silex. Il est relativement facile de trouver les sites Moustériens , en Normandie et dans le Maine.

cavernes / grottes.......

































L’époque Moustérienne apparaît comme l’apogée de la taille de la pierre, et c’est elle qui a vu la plus grande extension des glaciers.



L’ AURIGNACIEN,  connu  de  35 000  à  20 000  ans  B.C

selon Alain Foucault et Jean-François Raoult

Ère : Quaternaire
Époque :Pléistocène supérieur
Glaciation : Würm
Industries : Paléolithique supérieur

* - Aurignacien- nom masculin -Ensemble culturel  préhistorique, contemporain du Périgordien, caractérisé par des silex taillés aux bords comportant des retouches fortes et écailleuses ( lames, parfois étranglées en leur milieu pointes et grattoirs ), par des pointes en os à base fendue, et par l’apparition de l’art figuratif.  



























Reproduction dessin de Madame Leray.

























photo en  haut - Grand grattoir-racloir en silex blond de Vion - Long.10,2 cm.
photo en bas perçoir-écorçoir  en silex gris ( Est Sarthois ) - Long. 5,9 cm. - Document collection privée.


Dessin schématique de la fixation d'une pointe en silex, puis un peu plus tard d'une lame de sagaie toujours en silex, sur un talon taillée et polie.




























Dessin représentant une scène de chasse - Les trois chasseurs attaquent un rhinocéros laineux, avec un épieu dont la pointe est durcie au feu, plus tard ils utiliseront une sagaie avec pointe en silex. Les chasseurs  sont au plus près, pratiquement au contact avec l'animal ; d'où de fréquent accidents mortels
Au paléolithique ancien et moyen on mourrait jeune. La plus part des défunts découverts dans des grottes si situent en 20 à 26 ans, et portent des traces de blessures significatives. Chaque départ à la chasse était un pas vers l'inconnu. Tout laisse à penser que les infirmes étaient secourues, et soutenus par le ou les clans. - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

























Pointe de Sagaie en Grès Armoricain - Long. 21,9 cm., et fragments d'un harpon cassé, en os de bison, noirci par un long séjour dans la vase - Document collection privée.


PERIGORDIEN, connu de 35 000 à 22 000 ans B.C.

selon Alain Foucault et Jean-François Raoult .

Cet ensemble culturel du Périgord est caractérisé par des silex taillés en pointes, burins et lames à dos abattu par des retouches abruptes.

Solutréen, connu de -22.000 à - 17.000 ans avant l’actuel.
selon Alain Foucault et Jean-François Raoult .

Ère : Quaternaire
Époque : Pléistocène supérieur
Glaciation: Würm
Industries : Paléolithique supérieur

* - Solutréen 

- nom masculin - de Solutré ( Saône-et-Loire ) - Ensemble culturel préhistorique du Paléolithique caractérisé par de grands silex taillés de façon régulières et élégantes grâce à des retouches presque parallèles faces ( feuilles de laurier - feuilles de saule - pointe à cran - des aiguilles à chas en os - des sculptures et des peintures rupestres ).

L’homme qui n’était pas à la dimension de son environnement,  qui avait été soumis à des conditions climatique d’une extrême rigueur, en avait, néanmoins triomphé. Il a surmonté toutes les difficultés qui se sont présentées. L’archéologie préhistorique en témoigne. L’époque Solutréenne est pour le Préhistorien , une poque de transition.























Pointes à cran, typiques du Solutréen, suivant leur taille, elles sont destinées à être emmanchées pour constituer des javelots, des javelines, des armes de jet - Document collection privée.
























Perçoir en corne de renne, complément indispensable de l'aiguille à chas ( en os  ) -Document collection privée.



L’industrie se transforma, soit par l’habileté plus grande du travail, soit par l’introduction inusité de nouveaux éléments : l’os - l’ivoire - la corne. Le climat élément prépondérant  se modifia, il devint de très humide, de brumeux, d’égal à sec et variable. Cette diminution de l’humidité, eut pour conséquence une décroissance des pluie dans les plaines, de la neige dans les montagnes, et en définitif un recul progressif des glaciers. Si les rivières et les fleuves malgré de fréquentes inondations, tracèrent leur cours définitifs en diminuant graduellement de volume, ils n’en dessinèrent pas moins le profil de leurs vallées

Le soleil a brillé plus souvent, et les saisons se sont fait sentir alternativement : les étés ont été plus chauds, et les hivers devinrent plus froids. Cette disposition extrême des saisons a selon toute vraisemblance contribuer à développer l’esprit inventif de ces populations primitives ; en faisant naître en elles des besoins ignorés, les incitant à perfectionner leurs techniques pour satisfaire ces besoins. Les hommes continuèrent à rechercher l’abri des grottes / cavernes, qu’ils aménagèrent pour leur bien être. Lors de recherches sur un site Solutréen, ou d’aires hantés par hominidés de cette période, il n’est pas rare de découvrir des outils lithiques en profondeur qui se s’ apparentent beaucoup aux formes Moustériennes ; tandis que ceux proches de la surface, auraient une tendance à se relier au Magdalénien.

Ce sont dans les grottes, et dans les abris sous roches partiellement effondrés, parmi des volumes considérables de détritus ( ossements - fragments de bois en décomposition - pierres de toutes dimensions taillées ou pas ), que l’on fait les plus belles découvertes. Ceci tente à démontrer que longtemps après l’amélioration des conditions atmosphériques, l’homme a affectionné les abris naturels. La méthode, et la persévérance se conjuguant, il n’est pas exceptionnel de découvrir des lames étroites caractéristiques de grattoirs, remplaçant les lames épaisses des anciens ; les fameuses lames : de laurier et de saule.


























Entrée de la Grotte du Veys dans les Coëvrons (  propriété privée ) - Document collection privée.


























Ossements de divers animaux découverts - Document collection privée.



Magdalénien, connu de -17.000 à -11.000 ans avant l’actuel.


*- Magdalénien - nom masculin - nom émanant de la grotte de La Madeleine ( Dordogne ) - Ensemble culturel préhistorique du Paléolithique supérieur, comportant des silex taillés : burins - pointes et principalement des microlithes, mais également un nombre considérable d’outils osseux comme des pointes, des têtes d’harpons barbelées, des aiguilles à chas - etc….On lui rapporte de nombreux témoignages  artistiques ( sculptures - peintures - gravures - bas-relief ).





















Haut : Harpon à pêcher - long. 9,8 cm.
Bas : Harpon à chasser - long. 20,8 cm. - Document collection privée.

* - Exemplaires ( présentés )


Harpon en bois de renne, à simples barbelures, qui était fixé solidement à une hampe en bois, par une lanière en cuir. Le procédé permettait de fatiguer le poisson avant de le tirer hors de l’eau sans l’endommager, sans risquer de briser l’arme. 
Ce procédé constitue un progrès qui accroît l’efficacité de l’Époque vers -15 000 à -10 000 ans avant notre ère, fin de la dernière glaciation, l’homme varie ainsi son alimentation. La pêche devient un complément appréciable et apprécié du régime alimentaire, des techniques élaborées comme le harpon en corne de cervidés, lui permettait de capturer : truites - brochets - saumons - anguilles -t aloses - gardons. La température de l’eau en été, était alors inférieure à 5° centigrade. 

D’autres matériaux étaient utilisé par les artistes du Magdalénien, des plaques de schistes étaient gravés, l’une d’elles représentant un combat entre deux rennes, a  été trouvé à la grotte de La Madeleine. Il y a un point très important qu’il est nécessaire de signaler, l’amoncellement d’ossements de rennes, ainsi que d’autres animaux acclimatés au froid intense dans les différentes stations magdaléniennes, semble expliquer le déplacement alternatif des troupeaux. Le renne est un animal voyageur.

La substitution partielle, opérée par les hommes du Paléolithique supérieur, des matières osseuses au bois correspond à des exigences plus grandes dans la qualité des outils et la possibilité d’en faire un usage prolongé. Dans ce domaine, aux dernières phases du Paléolithique correspondent de véritables explosions inventives. L’apogée de l’industrie osseuse, au Magdalénien, coïncide avec l’apogée des arts pariétal et mobilier.


Prolifération de lames et de burins miniaturisés. Peu à peu la pierre et surtout le silex sont abandonnés, d’autres éléments se substituent à lui , de nombreux objets courants sont en corne, en os, en ivoire : des aiguilles à chas en os - de spatules - des racloirs - des boutons - des pointes de sagaie à double biseau - des harpons aplatis à simple ou double barbelures. De très nombreux instruments en bois de renne . De manches de poignards, et des bâtons de commandement deviennent des œuvres d’art.


Microlithes - outils en silex dont la longueur varie de 1,6 cm., mais ne dépasse rarement les 5 cm., pour 0,5 à 0,9 cm. de large - le coupant est extrêmement développé, avec une pointe à graver très efficace - Document collection privée.


Le silex taillé, ne peut donc plus être utilisé comme référence dans la datation, pour estimer l’âge de l’époque de la fabrication de l’outil, l’occupation d’un site. Pour l’obtention d’un résultat fiable,  il est indispensable de recourir à une autre méthode. Les artisans ouvriers de cette époque, ont extériorisé leurs talents en gravant, en sculptant d’autres matières. Il ont manifesté leur génie sur le bois, la corne, l’ivoire, l’os. Le représentation humaine et animale figurait sur les manches de couteaux, de poignards, sur les bâtons de commandement, les spatules. Les animaux que l’ont retrouve les plus représentés sont incontestablement les rennes, les chevaux, les mammouths, les oies.


























Bison se léchant - Sculpté dans un os d'Auroch - Document collection privée.



LES HABITATS de PLEIN-AIR


Pendant 25 000 ans les hommes du Paléolithique supérieur ont habité dans des grottes ou des abris spacieux  sous roche, bien connus par exemple dans la vallée de la Vézère, et beaucoup plus près de nous la vallée du Loir et la vallée de la Sarthe-aval. Mais lorsque ces cavités naturelles faisaient défaut, en particulier dans les vastes étendues planes de la région Mancelle, ils ont véritablement construit des habitations, tentes légères adaptées aux expéditions de chasse ou solides demeures permettant d’hiverner en plein air ( campement préhistorique d‘Auvours ). L’étude de ces demeures des hommes de Cro-Magnon ne fait que commencer en France mais les premiers résultats sont très prometteurs.

Vivre sous la roche  ou sous la tente


Nous savons avec certitude aujourd’hui que les hommes de Cro-Magnon, comme leurs prédécesseurs Néandertaliens, s’ils ont vécu dans des grottes et des abri-sous-roche, parfois même aux creux d’énormes chaos d’effondrement, comme au pied du Salève, ne manquaient pas de construire et d’aménager de solides refuges d’hiver à l’épreuve du froid et des intempéries que la nature leur refusait.


Malgré l’importance des phénomènes périglaciaires et une température moyenne de 10 à 15° plus basse que l’actuelle, une grande partie de la France reste habitable avec un climat à hivers longs et très rigoureux, de printemps brefs et tardifs, mais des étés prolongés et assez doux. Il ne faut pas oublier que la latitude de notre région n’a pas varié et que l’angle d’incidence des rayons solaires était le même que de nos jours en été, donc très différent de celui des zones circumpolaires.



abris sous roche......













- 1 : Naissance de l'abri - La falaise, le rebord, la rive calcaire, en surplomb est formée de plusieurs couches, plus ou moins tendres.......elle est sapée, un surcreusement se constitue plus particulièrement au niveau de strates tendres,

: Creusement d'un abri naturel - sous l'effet du gel et du dégel, la roche plus ou moins gorgée d'eau éclate, se brise, s'effrite, et un abri naturel avec un surplomb se creuse de plus en plus.......Cette abri naturel permet à des humains, de s'installer un campement confortable sous l'auvent en tendant des peaux séchées d'animaux et parfaitement nettoyées.

: L'effondrement  - Le poids de la roche formant auvent souvent s'effondrait sous son propre poids.....Les couches de sédiments et les traces de passage, et même d'un séjour laissé par l'homme se trouvent ainsi protégées, et de ce faite très riche en vestiges.



* - Reproduction d'un dessin en N.B on peut imaginer un abri sous roche à l'époque de la glaciation de Riss ou de celle de Würm, en rive de Sarthe, prise par les glaces, en arrière plan une famille de Rhinocéros laineux  Coelodonta antiqitus - longueur totale 3,5 à 4 mètres, hauteur au garrot 1,6. Cette espèce a vécut pendant tout le Pléistocène en France, il fut peut-être chassé par l’homme, que sa puissance  dut être un obstacle et représenter pour le chasseur de l’époque un risque très important et quasiment certain. Il est représenté et peint dans diverses grottes.

Nomadisme ou.....sédentarité ?


L'examen, les analyses de ce genre de sites paléolithiques dans notre région permet de se penser que des clans familiaux peu ou pas organisés, dépourvus d'habitats fixes, erraient sans cesse  suivant les troupeaux d'animaux à la recherche permanente d'une nourriture carnée ; est partiellement erronée. Ces chasseurs-cueilleurs- pêcheurs, si ils n'étaient pas vraiment « sédentarisés » ; comme on peut le dire des premiers agriculteurs du Néolithiques, ils n'en n'étaient pas moins attachés à un territoire de chasse, dont qu'ils connaissaient dans les moindres détails toutes les particularités.

Leur vie au quotidien, était liée aux espaces plats découverts, où proliféraient  les grands troupeaux d'herbivores. L'habitat se plaçait en général, un peu en marge, mais néanmoins pas trop éloignés, sur une élévation hors zones périodiquement inondables, abrités des vents dominants. Les réseaux hydrographiques étaient à la base de leurs cheminements.  Les points du franchissement d'un cours d'eau immuable des troupeaux qui s'abreuvaient au passage. Ils étaient à la base des cheminements, réguliers, créant par leur ramifications un entrelaçant de pistes, qui deviendront un plus tard, au Néolithique, au Bronze, au temps des Gaulois de véritables chemins, puis beaucoup plus tard sous le bitume certaines de nos routes.


Reproduction d'une peinture murale dans une grotte - Document collection privée.


Fragment d'os, partie mandibule inférieure et deux molaires enchssées, une molaire supérieure bien dégagée d'un  Rhinocéros laineux  Coelodonta antiqitus - Document collection privée.


























Parie faciale avec incisive développée d'un tigre des cavernes Smilodon ), collée sur un socle pour consolidation - Collection Bernard Langlais.


Les données tirées de la paléobotanique ( étude des  pollens et des charbons des foyers  et de l’étude des micro mammifères indiquent qu’une végétation arborée comprenant de nombreux conifères mais aussi de quelques feuillus, subsistait dans les vallées encaissées à micro climat favorable. C’est là que se concentre l’habitat des hommes qui ont hanté notre région. Les étendues planes battus en hiver par vents glacés et forts, forment des territoires dénudés et inhospitaliers, parcourus par les chasseurs pendant la belle saison seulement comme en témoigne l’outillage lithique trouvé
























Dans le sol chaotique et inégale des os apparaissent, restes d'un repas....?- Document collection privée.

Gros plan ( grossissement X 11,5 ) - Empreintes de restes de poissons, marquées fortement dans le sol meuble, fossilisées avec la solidification de celui-ci - Document collection privée.























Molaire d’un BOS PRIMIGENIUS - défini par  Bojanus - Embranchement
: Vertébrés ; Classe : 
Mammifères ; Ordre :  Artiodactyles ; Famille : Bovidae  -  Plus connu sous le nom d’Auroch, ancêtre direct du bœuf actuel, qu’il surpassait en taille et en puissance - Dans la Sarthe, le dernier aurait été tué au XVIème siècle - Collection privée.



























Molaire supérieure d'un Rhinocéros laineux  Coelodonta antiqitus très bien conservée, l'ivoire très teintée par le vieillissement est sauvegardée, malheureusement cassée en son milieu . L'examen de cette cassure la situe comme très ancienne - Document collection privée.

Mésolithique, connu de 11.000 à -7.000 ans avant l’actuel.


si  nous devions poursuivre cette étude, nous constaterions les progrès incessants de l’homme, caractérisant ainsi un type particulier de culture, à associer à une civilisation.

Avec le retrait des glaciers, dans des zones beaucoup Septentrionales, proches de l’actuel arctique, le niveau général marin se rehaussa de 100 mètres pour la Manche ( -20 mètres par rapport à l’actuel )

* - Mésolithique - nom masculin - de meso préfixe tiré du grec et signifiant milieu / moyen et de lithos = pierre - Ensemble culturel préhistorique formant l’articulation entre le Paléolithique caractérisé par la Pierre taillée, et le Néolithique : la Pierre polie. Il es  tout spécialement marqué par une généralisation de la miniaturisation des outils en silex taillés, des pointes et des grattoirs.

Bien avant l’usage des métaux, l’homme a utilisé la pierre et, plus particulièrement le silex comme matière première. Au Solutréen des pointes de flèches retouchées à pédoncules



























Différents outils spécialement conçus pour travailler le cuir vêtements, chaussures ) ; creuser, ciseler, sculpter l'os, la corne et l'ivoire - Pointe de flèche à pédoncule.


Le sens artistique de l’homme se développe en toute liberté, l’essor de l’intelligence n’apparaît pas entravé, puisque une forme d’opinion religieuse émerge avec le culte des morts. Les cavernes, les surplombs, les abris sous roches escarpés servent toujours de lieux de résidences principales. Mais dans les plaines, loin des socles rocheux, et des reliefs anciens, l’art de construire de véritables habitations en bois avec murs en torchis et toits en chaume de roseaux ou de genêts, se propage. Élevée sur la terre ferme, sur des mamelons hors d’eau, elles ont laissées des vestiges : des trous de poteaux en certains endroits ( rapport de Mortillet p.488 °  La hutte de feuillages a complètement disparue du paysage.

Le climat était devenu suffisamment tempéré l’hiver, et chaud l’été pour voir disparaître définitivement des animaux comme le mammouth, le rhinocéros laineux, le bison, migrer vers le Nord, les troupeaux de rennes, diminuer l’auroch. Des espèces plus sociables, comme le chien, le cheval, la chèvre, le mouton, et le porc, furent relativement l’objet de la domestication ; prélude à l’ensemencement des graines comme le blé, l’orge et l’avoine. L’apparition de l’Azilien correspond au rétablissement , après la dernière période glaciaire, d’un climat tempéré. Cette période est généralement appelée l’Épipaléolithique. La forêt s’installe et couvre une grande partie du territoire.



L’  AZILIEN, connu  de  9 000  à  7 000  ans  B.C.


Ère : Quaternaire
Époque : Holocène *

Glaciation : Postglaciaire

Ensemble culturel du préhistorique du Mésolithique, caractérisé par une industrie de silex taillés en pointes ou en grattoirs très petits ( microlithes ), par des harpons en bois de cerf, en os, et par des galets peints de signes géométriques .

* - Holocène - nom masculin - défini par H. Gervais - du gtrec  holos signifiant entier, et de kainos récent . Partie supérieure de l’ère Quaternaire dont on fixe le début aux envisons de 10.000 ans avant l’actuel.

L’homme semble être le seul animal dans l’histoire de la terre à avoir traversé un passé qui s’éveille il y a des millions d’années. Nous sommes encore, pour l’instant présent sur la terre, mais on ne peut pas affirmer que nous avons marqué notre environnement de notre présence bienfaisante. Pour remporter la victoire dans la longévité, il nous reste quelques millions d’années. Les dinosaures ont fait beaucoup mieux que nous.

























Deux pièces en grès Armoricain : Pointe de sagaie - long. 13,5 cm. ; lame de hache en pierre polie affutée et ayant été utilisée parce qu’ébréchée  - long. 22,3 cm. - Ces deux outils ont été réalisé dans  un matériau provenant du Massif Armoricain.-  Collection privée.



Coup d’œil sur le dernière glaciation dénommée


Wûrm, connu de 80 000  à  10 000  ans  B.C.


Ère : Quaternaire
Époque : Pléistocène supérieur
4ème et dernière glaciation
S’étend sur le Paléolithique moyen et supérieur



Les radoucissement du climat, dénommés interglaciaires et interstades sont ci-dessus représentés par des oscillations vers le haut notés en rouge, à l’exception «  du plus chaud », précisé en orange. Les glaciations ( en bleues ) tracent des chutes de courbe. Les appellations traditionnelles glaciations de Riss et de Würm divisée en : Würm I - Würm II - Würm III et Würm IV; précédés de la période interglaciaire Riss / Würm, ce dernier lui-même divisé en Würm  1 / 2 - Würm 2 / 3  - Würm 3 / 4, ont une prédisposition à être remplacées par un découpage en stades isotopiques ( impairs pour les stades chauds, pairs pour les stades froids ).  S’y ajoute des dénominations telles que :

- Premier Pléniglaciaire : pour le stade isotopique  4 = épisode froid de Cherstikhino

- Second Pléniglaciaire :  Maximum glaciaire - Tardiglaciaire  ( = Würm IV ).

- Postglaciaire : après de dernier Dryas  du Würm IV

L’événement récent, c’est à-dire final du Pléistocène moyen se développe pendant la phase très froide de la glaciation de Riss ( = Saale ) entre 300 000 et 120 000 ans avant notre ère, il coïncide avec les stades isotopiques 7 et 6 ; Le niveau marin est bas, la Manche est émergée. Le paysage dans notre région est steppique avec de rares conifères, le plus souvent des pins sylvestres. Pendant les rémissions, les périodes chaudes, la forêt clairsemée se déploie. Puis le Pléistocène moyen s’achève avec l’apparition du grand et long réchauffement  de l’interglaciaire Riss / Würm qui correspond au stade isotopique 5 dépendant  du Pléistocène supérieur.

Le climat qui se refroidit vers -110 000 ans marque le début de la glaciation de Würm. Il est à préciser, quelques oscillations tempérées brèves : Amersfoort - Brörup - Odderade sont appelées interstade 1 / 2, mais la température se dégrade progressivement jusqu’à un froid sec et très rigoureux du premier Plébiscitaire ( de -70 000 à -60 000 ans avant notre ère ). Les glaces ( l’inlandsis) descendent jusqu’à la Tamise et Düsseldorf et recouvre la Pologne.

Vers -50 000 ans, les glaces reculent, c’est le début du premier interpléniglaciaire. Les alternances se multiplient , d’abord tempérées puis de nouveau de plus en plus froides. Entre -45 000 et -38 000 ans , le réchauffement dit : d’Hengelo est long et marqué. Après un bref refroidissement  précisant le début du Würm 3, les oscillations tempérées se poursuivent, séparées par des poussées de froid. À partir de -22 000 ans, le froide s’accentue, de plus en plus sec et rigoureux jusque vers -18 000 où il disparaît. Les glaces avance sur l’Europe ( Londres et sous les glaciers qui se stabilisent au Sud de l‘estuaire de la Tamise), durant ce maximum glaciaire, les hommes se réfugient dans les vallées encaissées et abritées. Cette période n’est pas uniforme, elle est faite d’oscillations radoucies dont certaines portent les noms de Tursac- Laurie = Würm 3 / 4.

Sur la périphérie de cette terrasse glaciaire, par exemple notre territoire actuelle , s’étendait une toundra, un sol gelé ( pergisol ), similaire à celui que l’on rencontre de nos jours en Sibérie, la température était environ de 10° plus froide que de nos jours. Une faune spécifique hantait notre région rennes - mammouths - rhinocéros laineux - ours - aurochs….

Le Tardiglaciaire de -17.000 à -11.800 ans  est la dernière période du Pléistocène supérieur. En effet les calottes glaciaires sont soumises à un ensoleillement de plus en plus intense et prolongé, se mettent à fondre, alors qu’il avait fallut plusieurs dizaines de milliers d’années pour former ces glaciers, il ne fallut que quelques milliers d’années pour les faire fondre les millions de km3 de glace accumulés.

Le froid diminue progressivement et notablement, la steppe fait place à une forêt clairsemée avec l’apparition des arbres feuillus. L’interstade de Lascaux marque le commencement du Würm 4 et du Tardiglaciaire qui s’achève avec le début du réchauffement d’Allerød. Le Tardiglaciaire correspond à un radoucissement entrecoupé de brefs apparition du froid sec ( les Dryas anciens, moyen et récent ).

Pendant le  Dryas ancien, la fonte des glaces pendant un premier temps est assez lente. Entre 18 000 et 13 000 ans le niveau marin passe de -120 à - 100 mètres. L’environnement reste identique, végétation de type steppique. Les dernières oscillations du Tardiglaciaire  sont nettement humide et douce ( Bølling, -13.300 à -11.300 ans ), froide ( Dryas moyen ), chaude ( Allerød à partir de -11 800 ans ) et froide ( Dryas récent, le dernier épisode froid de - 10.800 à -9.800 ans ) , puis débute ce que l’on appelle le Postglaciaire = c’est à-dire l’Holocène.

De nombreux Scientifiques  font terminer du Pléistocène avec le Dryas moyen, et font donc débuter l’Holocène avec l'Allerød. D’autres  chercheurs  prolongent le Pléistocène jusqu’à la fin du  Dryas récent. 


Vers - 12.500 ans, le processus de fonte des glaces s’accélère. En moins de 1.000 ans les calottes glaciaires reculent jusque vers l’Islande. Le réchauffement  atteint  un taux processus moyen de 4° par siècle et le niveau  marin remonte de 28 mètres - c’est le Bolling. Cette hausse des températures profite d’abord aux arbustes pionniers puis aux bouleaux : elle se manifeste par un développement des forêts de bouleaux et genévriers.

Une première détérioration climatique se manifeste vers - 12.500 ans, c’est l’oscillation d’Aagelsee.

Le Dryas moyen est caractérisé par un nouveau refroidissement centré sur 13.900 cal. Et un retour  des plantes herbacées steppiques. Sa durée n’excède pas 150 ans selon les études réalisées.

Au cour de la période suivante : l'Allerød, les forêts de pins se développent de manière importante.

Au Dryas récent , le froid faite une brusque incursion. Depuis environ cinq mille ans , l’augmentation de l’ensoleillement d’été dans l’hémisphère Nord entraîne le réchauffement du climat. Vers -11 000 ans, sans que l’on puisse en définir les causes avec certitudes, ce réchauffement  s’était déjà ralenti au cours de  l’Allerød , s’interrompt brusquement provoquant le retour de conditions glaciaires. Cette détérioration d’une durée approximative de 1300 ans, a touché l’ensemble du globe terrestre. Les minima des mois les plus froids, en France atteignaient de -20°C à -30°C, en été, ils étaient compris entre -8° C et -1°C. Les maxima atteignaient  10° C. A la fin de cette phase le retour à des conditions plus clémentes s’effectua rapidement ; en moins d’un demi-siècle le climat a pu basculer d’un équilibre à un autre.

L’Holocène ou selon l’ancienne formule un peu désuète : le Postglaciaire, commence vers -8 000 ans B.C., avec la période du Pré boréal . On rentre alors véritablement dans notre période. Les forêts de conifères s’étendent, lentement envahies par les essences mésothermophiles , c’est à-dire les noisetiers, les chênes, les ormes, les tilleuls.....

Autre phénomène intéressant , le Sahara connaît une période  d’humidité relative entre -7 000 et -5 000 ans B.C., permettant l’extension et l’épanouissement de civilisations pastorales. L’Holocène désigne le Quaternaire récent : Postglaciaire, période de transition entre Pléistocène et les Temps actuels, qui débuta il y a 10 000 ans avant notre ère avec la fin de la dernière glaciation de : Würm. De fait, le début de cette période fut marqué par un accroissement très net des températures sur l’ensemble du globe et par un des glaciers. Toutefois, durant cette courte période (environ 10 000 à 12 000 ans ), la climat enregistra des fluctuations : le Petit Âge glaciaire, qui se manifesta entre le XVème et le début du XVIIIème siècle, vit ainsi des hivers très rudes et une nouvelle avancée des glaciers.

Le début de l’Holocène coïncida également avec l’apparition d’un nouveau mode d’organisation des sociétés humaines. Avec le Néolithique, l’Homme se sédentarisa, en même temps qu’il adopta l’agriculture et l’élevage. La naissance de l’écriture voilà 5000 ans , marqua le commencement de la période historique.

Après la taille de la pierre, la domestication du feu, l’homme franchit un grand pas lorsqu’il commença à donner une sépulture  aux morts ; cela se situe approximativement vers -90.000 à -80.000 ans avant l’actuel.




























Vestiges d'un foyer du Paléolithique supérieur, malheureusement recouvert par un lotissement .


























Vestiges d'un foyer dans une grotte .

l'imagination aidant.......




























l'homme n'a pas inventé le feu......celui-ci existant à l'état naturel, il l'a tout simplement  domestiqué !
Documents Guy Véron .


Les Néandertaliens, tout comme les hommes modernes de notre époque inhument leurs morts ; c’est un signe manifeste, que les contingences utilitaires, ne monopolisent plus l’existence des chasseurs-cueilleurs devenus pêcheurs. Des signes incontestables, et des vestiges ont été découverts dans de nombreuses sépultures, laissant pressentir des croyances et des rites complexes et parfaitement structurés : inhumation en fosse, avec revêtement de pierres.

Il faudra encore attendre quelques millénaires, pour avoir des démonstrations tangibles du passage à l’expression symbolique, passage qui s’intercale lors de la substitution des Néandertaliens, par les Homo Sapiens sapiens, c’est-à-dire vers -40.000 à -30.000 ans.

Les chasseurs-cueilleur-pêcheur du Paléolithique supérieur, sont contemporains de la deuxième partie de la glaciation de Würm ( Würm III et IV ). Ils vivent, évoluent dans un environnement de type toundra, dans des d’immenses étendues herbeuses, émaillés deci, delà par des bois de bouleaux et de conifères. Le climat alterne entre un froid vif, cinglant et sec , avec des interstades un plus tempérés . Ayant duré de quelques centaines à quelques milliers d’années.

Nous avons déjà effleuré ce sujet, vers -22.000 à -20.000 ans, le niveau de la Manche se situait entre - 100 à -120 mètres en-dessous de l’actuel. Les forêts de pins s’étendent, lentement envahies par les essences  : noisetiers - chênes - ormes dites ( mésothermophiles ).

* - Ce texte a été réalisé en utilisant des informations recueillies dans l’ouvrage  de :
J-P Mohen - Directeur du laboratoire de recherche des musées de France.
Yvette Tabotin - Professeur à l’Université de Paris 

Emilie Gauthier dans son cours de Paléoclimatologie.

Selon, les examens au Carbone 14 - isotope radioactif du carbone du Centre des Faibles Radioactivités CNRS-CEA de Gif-sur-Yvette par le professeur Georgette Delibrias, des vestiges de pollens découverts dans les sites  du Paléolithique supérieur permettent des datations et de donner une image assez fidèle de ce qu’était notre climat.

Vers la fin de l’interglaciaire tempéré  Riss / Würm, il y a environ 80 000 ans B.C.? la température se refroidit annonciatrice de la glaciation de Würm.


Arlette Leroi-Gourhan - Directeur du laboratoire de Palynologie au Musée de l’Homme, a écrit que le minimum de température n’avait pas été atteint vers 35. 000 ans B.C. La progression du froid vers le sud provoqua la formation d’une importante calotte glaciaire ( elle descendit comme nous l‘avons précédemment écrit en-dessous de l‘estuaire de la Tamise sur l‘ile Britannique, et se poursuivit à l’Est vers les  rivages du continent Européen, recouvrant les Pays-Bas et la Belgique ; elle atteignit une épaisseur de 1.500 mètres ), entraînant une baisse générale du niveau marin de 100 mètres, en dessous de l’actuel  ( disparition de la Manche  ). La généralisation de la sécheresse, sur un sol gelé en profondeur ( jusqu’à 2 mètres ) - pergélisol , entraîna la déforestation, un sol dénudé balayé par des vents permanents. 

Mais les fluctuations climatiques et les microclimats forment un schéma beaucoup plus compliqué. Aux environs de -33.000 ans B.C., le climat se caractérise par une grande instabilité, le refroidissement de Würm II étant coupé par l’interstade : de Hengelo - ( brève amorce de réchauffement du climat à l’intérieur d’une période glaciaire, durant laquelle la végétation arborée tente un début de développement, mais se dégrade avant d’avoir atteint son équilibre ).

Jusqu’à l’interstade :  les Cottès entre Würm II et Würm III, une certitude existe, les Néandertaliens hantèrent notre sol. Ultime épisode d’un réchauffement, coupé par des périodes pluvieuses et des inondations titanesques dont on retrouve les traces en aval du Mans. Les scientifiques commencent à s’expliquer comment cerfs et sangliers pouvaient vivre aux mêmes moments que les rennes et les mammouths. Arlette Leroi-Gourhan dans sa remarquable étude, nous en explique les causes. Les arbres se développaient dans une atmosphère humide, formant des galeries forestières tout au long des cours d’eau, alors que les plateaux ravagés par la sécheresse et le vent n’entretenaient qu’une végétation steppique, riche pour les herbivores : rennes - bovidés ( Bos Primigenius = Aurochs, et Bison Priscus = Bisons ) chevaux ( Equus Caballus gallicus ), gibiers privilégiés pour les chasseurs du Moustérien et de l’Aurignacien.


























Dent et mandibule inférieur d’un  EQUUS CABALLUS GALLICUS - Embranchement : Vertébrés ; Classe : Mammifères ; Ordre :  Périssodactyles ; Famille : Equidae  -  Cheval de 1,3 à 1,4 au garrot - Document collection privée.


























Corne gauche d'un Bison, et son attache crânienne - 
BISON PRISCUS - défini par Meyer - Embranchement : Vertébrés Classe : Mammifères Ordre :  Artiodactyles ; Famille Bovidae  -  C'est l'ancêtre du Bison de Lituanie en voie d'extinction. Il est caractérisé par le fait que le mâle a des cornes plus longue que la femelle - Document collection privée.


Ceux-ci se sont pratiquement toujours installés près de l’eau ( des cours d’eau comme la Sarthe, l’Huisne, le Rhonne, le Loir ), que ce soit dans des grottes ou sous la tente en plein, comme sur  la berge surélevée du Narais à Saint Mars-la-Brière ou les plages de la rive gauche  de la Sarthe-aval, ils avaient là le bois nécessaire pour alimenter leurs foyers, pour leurs outils, les perches indispensables pour maintenir les peaux de leurs abris. L’endroit était idéal,  la    faune des plateaux venait boire et se croisait avec les espèces forestières. Le chasseur de l’acheuléen final pouvait se mettre à l’affût pour surprendre le gibier venu s’abreuver et brouter les végétaux tendres, valorisant ses talents.

L’étude des différentes couches des stations préhistoriques est particulièrement instructives pour suivre l’évolution des civilisations qui se sont succédées et les fluctuations climatiques, sur l’étendue d’un terroir déterminé.
























Variations des températures pendant les périodes glaciaires et interglaciaires en milliers d'années - Documents de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Entre -34.000 et - 30.000 ans B.C., pendant une période tempérée :  l’interstade des Cottès, interrompue par une période froide plus rigoureuse une industrie de transition se développe entre le Moustérien et l’Aurignacien : le Châtelperronien, considéré comme aspect tardif  des civilisations moustériennes. Les hommes appartiennent au groupe humaine des Néandertaliens.

Entre -33.000 et -26.000 ans B.C., pendant les deux premiers stades du froid glacial Würmien, et pendant les interstades tempérés : d’ Arcy  ( -29.000 ans ) et de  Kessel (-26.000 ans ), s’est développée une grande civilisation : l’Aurignacien.

Première manifestation de l’art préhistorique témoignant d’un épanouissement de la pensée,

symbolique chez ces premiers hommes modernes. Sous certains faciès cette civilisation semble dériver du moustérien.

Les hommes de l’Aurignacien sont de type moderne, représentés par l’homme de Cro-Magnon, individu de grande taille, pouvant atteindre 1,8 m, à front vertical et grande capacité crânienne - 1600 cm3 ( la notre étant de 1500 à 2000 cm3 ).


Crane consolidée d'un Homo Sapiens - Collection Bernard Langlais.
HOMO SAPIENS ou NEANDERTALIEN, selon A. Foucault et J.-F. Raoult, étaient taille moyenne de 1,5 à 11,7, avec une capacité crânienne de 1200 à 1650 cm3, à arcade soucilière encore proéminentes.On les connaît par les nombreux vestiges qu'ils nous ont transmis, datant de leur culture Moustérienne de -80.000 à -35.000 ans - Ils enterraient leurs morts.


Entre -27.000 et -19.000 ans B.C., c’est à dire l’interstade de Kessel ( -26.000 à -25.000 ans B.C.), suivit d’un stade froid ( -24.000 à -22.000 ans B.C. ), puis par l’interstade de Tursac ( -22 000 ans B.C. ). Le maximum du froid sec fut atteint de -22.000 à -18.000 ans B.C., la température  est descendue de 10 à 15° en moins que la plus basse enregistrée de nos jours, se développent les civilisations Gravettiennes, contemporaines de -27.000 à -25.000 ans aux dernières civilisations aurignaciennes. Les hommes appartiennent  au type de Cro-Magnon.

Entre -20.000 et -16.000 ans B.C., à nouveau recrudescence du froid - Würm III, et le réchauffement correspondant à l’interstade de Laurgerie ( -17.000 ans B.C. ), se développent les civilisations solutréennes relativement homogènes.

C’est l’apogée de la taille de la pierre. L’industrie de l’os est peu variée. Les hommes du solutréen étaient de stature plus petite ( 1,55 m ),et de corpulence moins robuste que leurs prédécesseurs, sont toujours de type Cro-Magnon.

Le chien est domestiqué dès -17.000,devient un compagnon fidèle et précieux pour la chasse, pour garder les animaux, et pour lutter contre les loups.

Entre -16 000 et -10 000 ans B.C., pendant l’interstade de Lascaux ( -15.000 ans B.C. ), le Dryas I inférieur, l’interstade Pré-Böcklin ( -12.500 ans B.C. ), le Dryas I supérieur , l’interstade de Böcklin ( -11.000 ans B.C. ), et le Dryas II, s’installent les grandes civilisations magdaléniennes. Ces l’apogée de l’art préhistorique, caractérisé par des gravures et des peintures. Les objets d’art mobilier en os, bois de renne, ivoire sont particulièrement remarquables. Nous quittons le Paléolithique pour le Mésolithique, désignant l’ensemble des cultures débutant à la fin de la dernière glaciation et se terminant au Néolithique.

L’Holocène ou selon l’ancienne formule un peu désuète : le Postglaciaire, commence vers -8 000 ans B.C., avec la période du Pré boréal . On rentre alors véritablement dans notre période. Les forêts de conifères s’étendent, lentement envahies par les essences mésothermophiles , c’est à-dire les noisetiers, les chênes, les ormes, les tilleuls… Autre phénomène intéressant , le Sahara connaît une période  d’humidité relative entre -7 000 et -5 000 ans B.C., permettant l’extension et l’épanouissement de civilisations pastorales.

L’Holocène désigne le Quaternaire récent : Postglaciaire, période de transition entre Pléistocène et les Temps actuels, qui débuta il y a 10 000 ans avant notre ère avec la fin de la dernière glaciation de : Würm. De fait, le début de cette période fut marqué par un accroissement très net des températures sur l’ensemble du globe et par un des glaciers. Toutefois, durant cette courte période ( environ 10 000 à 12 000 ans ), la climat enregistra des fluctuations : le Petit Âge glaciaire, qui se manifesta entre le XVème et le début du XVIIIème siècle, vit ainsi des hivers très rudes et une nouvelle avancée des glaciers.

Le début de l’Holocène coïncida également avec l’apparition d’un nouveau mode d’organisation des sociétés humaines. Avec le Néolithique, l’Homme se sédentarisa, en même temps qu’il adopta l’agriculture et l’élevage. La naissance de l’écriture voilà 5000 ans , marqua le commencement de la période historique.

La mort apprivoisée,
Le culte des morts……


Après la taille de la pierre, la domestication du feu, l’homme franchit un grand pas lorsqu’il commença à donner une sépulture  aux morts ; cela se situe approximativement vers -90.000 à -80.000 ans avant l’actuel.




























Schéma d'un tumulus funéraire, tel qu'il aurait pu exister au sommet tabulaire des «  Buttes du Vieux Mans »,

























Schéma de la disposition des corps, et de l'emplacement du mobilier d'accompagnement dans une sépulture du début du Néolithique - Document collection privée.



Plan , et précisions des fouilles effectuées par G. Dotiin.


Les Néandertaliens, tout comme les hommes modernes de notre époque inhument leurs morts ; c’est un signe manifeste, que les contingences utilitaires, ne monopolisent plus l’existence des chasseurs-cueilleurs devenus pêcheurs. Des signes incontestables, et des vestiges ont été découverts dans de nombreuses sépultures, laissant pressentir des croyances et des rites complexes et parfaitement structurés : inhumation en fosse, avec revêtement de pierres.

Il faudra encore attendre quelques millénaires, pour avoir des démonstrations tangibles du passage à l’expression symbolique, passage qui s’intercale lors de la substitution des Néandertaliens, par les Homo Sapiens sapiens, c’est-à-dire vers -40.000 à -30.000 ans.

Les chasseurs-cueilleur-pêcheur du Paléolithique supérieur, sont contemporains de la deuxième partie de la glaciation de Würm ( Würm III et IV ). Ils vivent, évoluent dans un environnement de type toundra, dans des d’immenses étendues herbeuses, émaillés deci, delà par des bois de bouleaux et de conifères. Le climat alterne entre un froid vif, cinglant et sec , avec des interstades un plus tempérés . Ayant duré de quelques centaines à quelques milliers d’années.

Nous avons déjà effleuré ce sujet, vers -22.000 à -20.000 ans, le niveau de la Manche se situait entre - 100 à -120 mètres en-dessous de l’actuel.

Le Paléolithique supérieur est principalement marqué par une nouvelle étape chronologique. Alors qu’au Paléolithique moyen, l’outillage était issu d’éclats obtenus en exploitant une surface préparée pour le débitage.

Celui réalisé par l’Homo Sapiens sapiens, est conçu sur l’exploitation d’un volume de matière première que le tailleur va exploiter au mieux, en tournant autour de son nucleus ( noyau de silex ou de matière première choisie ), sélectionnant un même plan, un même angle de frappe, ou  plusieurs angles se situant aux deux extrémités.

Cette technique lui permet d’obtenir un nombre infini de supports allongés : lames , lamelles, qu’il affinera et retouchera ensuite.

Celles-ci son le support d’outils légers, efficaces, diversifiés : lames brutes et couteaux pour le travail de dépeçage et de boucherie des animaux chassés ; grattoirs pour le nettoyage des peaux, du  bois végétal ; des burins et des perçoirs pour celui des matières osseuses et des pierres tendres ; pointes diverses à cran, à dos abattu, à soie, à pédoncule, à base concave qui, une fois insérée ou emmanchée sur un fût en bois de renne ou bois végétal forment alors  l’armature de sagaies  ( lancées à  par un propulseur ) , de javelots ( lancés à la main ), voire de flèches ( tir à l’arc ).



Différentes formes et tailles de flèches ( du Magdalénien et de l’Azilien ), en silex utilisées pour la chasse, et  très certainement perdues.
Les deux premières  à droite : pointes perforantes en silex de Vion ( 72 ) - Solutréen,
Le troisième : pointe tranchante - Solutréen.
Le chasseur caché dans les fourrés à proximité d’un point d’eau, d’ungué guettait le gibier, choisisait sa proie, et lu décochait une flèche à pointe tranchante au niveau du cou. L’animal blessaé à mort, fuyait en perdant son sang en abondance, puis à bout de force, s’écroulait, le chasseur ayant sui les trainées de sang luii donnait le coup de grâce avec une flèche perforante.
Les deux dernières sont des pointes en silex du Magdalénien - Document  collection privée.


 Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


























Gros plan, sur le montage en labo-préhistoire, d'une authentique pointe de silex du Solutréen - Document collection privée.


Certains de ces outils en silex taillés ( burins, perçoirs, micro-forets ) servent à transformer les matières osseuses ( os, bois de renne et de cerf, ivoire de mammouth, coquillage ). Pour obtenir une telle panoplie d’autres outils d’usages aussi variés ( poinçons, aiguilles à chas pour l’assemblage des peaux ), coins pour l’assemblage et le travail du bois végétal


Territoire des chasseurs, également dénommé « aire de chasse »,


Les animaux que côtoyaient les hommes du Paléolithique supérieur survivent encore à notre époque actuelle, mais ils ont migré vers le Nord. On en rencontre entre le cercle polaire et au Sud, la latitude de la France. À l »exetpion du mammouth, du mégacéros, du rhinocéros laineux ( Coelodonta antiqitus - longueur totale 3,5 à 4 mètres, hauteur au garrot 1,6 mètre ) , du félin (  Smilodon  populator ( appelé Tigre à dents de Sabre ou Lion des cavernes ), et de l’ours des cavernes.



Vestiges authentifiés - fragment d’os, fossilisé, sa couleur roussâtre atteste d’un long séjour dans le sol, à proximité d’argiles glauconieux.- Il mesure 16 cm de long, le diamètre de la diaphyse ( tige ) est de 6 cm, l’épaisseur de 0,5 cm. L’épiphyse ( la rotule ) a une largeur de 9,5 cm,  elle apparaît fortement rongée - le caillou, il s’agit d’un galet de silex blond, étranger à la région ( selon un examen labo ), volontairement aménagé, pour prise bien assurée. Connu sous l’appellation de « coup de poing », également appelé « rognon », dont le nom exact est « chopper » - diamètre 9 cm.


Commentaires sur ces deux pièces.


Cet os présente une cassure nette, qui n’a pas l’aspect d’une fracture, on distingue la moelle parfaitement fossilisée.

L’analyse labo , identifie l’os comme appartenant à la partie haute d‘un antérieur droit ( tibia ),  d’un animal massif, probablement un rhinocéros laineux - Coelodonta antiqus, fidèle compagnon des mammouths - Mammuthus primegenius. Le rhinocéros vivait en famille dans les troupeaux de mammouths, protégeant cet animal de ses deux  principaux prédateurs l’Homme et Tigre des cavernes -  Smilodon.

Il broutait l’herbe et les buissons dans les steppes désolées des régions périglaciaires. Sa longueur typique était de 4 mètres. Il est  l’élément caractéristique des glaciation de Mindel - Riss et Würm, il disparaît semble-t-il de notre pays vers 9000 ans avant notre ère.

Les recherches du professeur Dart, autorité en la matière, démontrent que les fractures des os découverts dans les couches les plus anciennes - fossilisés : semblent bien intentionnelles. L’homme préhistorique utilisait de préférence les os longs des membres des gros animaux,

- comme massue, les éclats pointus et coupants comme outils

- la moelle était riche :  en lipides  ( graisse organique ) - en protéines ( matières azotées ) ; selon ce même professeur ces deux éléments étaient indispensables à la survie des êtres humains de cette époque. D’où le nombre important d’os brisés, vidés de leur substance interne.


Organiser l’habitat.


À tort, on a selon une opinion bien établie, imaginé que l’homme du Paléolithique moyen et supérieur avait organisé son domicile, sa vie familiale dans des grottes, ; ce n’est pas exact. En réalité, l’habitation de plein air, dénommé «  campement » par de très Préhistoriens, étaient de beaucoup plus nombreuses que les habitats dans des cavernes . Le problème c’est qu’ils se sont pas ou très mal conservés. Seuls des trous de poteaux, des abords de cabanes, avec des résidus de taille de silex, des restes de foyers peuvent témoigner.

Environnement et abords d'une grotte.......

Entrée d'une caverne/grotte a été occupée.......

Intérieur de la grotte.......


Gros plan sur les  «  trouvailles » avec éclairage d'appoint.


L’espace habité est modelé en fonction qui s’y déploient, il se personnalise souvent, selon l’agencement familiale du clan, l’organisation sociale et les traditions culturelles du groupe. Les fouilles permettent une forme de classement, qui peuvent correspondre à plusieurs types de situation.

Les abris sous roches conviennent plus particulièrement, à une halte sur un itinéraire tracé, et destiné à ce procurer de la matière première, ou sur un chemin de migration saisonnière. Le grotte, ou le campement de plein air correspondent d’avantage à un habitat de base, de ce fait il devient un lieu privilégiés où se trouvent à proximité l’eau, et tous les éléments nécessaires à existence du clan ou du groupe, et ce,  dans un rayon de moins d’une journée de marche.

Dans un environnement où l’homme n’est pas à la dimension……..où Il s’efforce de s’implanter parmi un monde dominé par les animaux,

Aucun doute ne subsiste, c’est par la représentation sur les parois des grottes, que l’Homo Sapiens sapiens a commencé à établir son emprise toute symbolique qui l’environnait, cherchant à marquer par ses représentations la place qu’il voulait occuper.

Dans un environnement où le nombre d’espèces animales est beaucoup plus important que dans l’univers Postglaciaire, les groupes humains ont délibérément choisi, certaines d’entres elles pour symboliser leur rapport avec le monde qui les cernait. Ce fait, s’est exprimé dès le début du Paléolithique supérieur, il est œuvre des homme de la culture Aurignacienne.

Quelques espèces ont été intentionnellement choisies et abondamment représentées en peintures, gravures et sculptures : l’auroch, le bison, le bouquetin, le cheval, le mammouth, le renne, le rhinocéros.

Dans la culture Gravettienne, la gravure humaine est asez maginale, à l’exception de la femme. La maternité, revêt un sens divin.

Pendant et après le Péniglaciaire, l’élaboration de signes non figuratifs, dérivés ou non d’objets réels ( flèches, pièges, sagaies, etc….), semble s’amplifier dans les cultures Épigravettiennes,, Solutréennes et Magdalénienne.

Les rites funéraires sont encore assez mal connus en dehors des inhumations qui ont été asse bien étudiées. Tout au plus, il est possible de remarquer qu’en prenant comme référence la fin des temps glaciaires, qu’au simple du même culture, par exemple le Magdalénien, des rites très différents ont pu coéxister ou se succéder, puisqu’il a été découvert des inhumations sous construction en pierre avec ou sans dépôts d’offrandes.

Le nombre réduit de sépultures actuellement retrouvées, n’est pas en rapport avec celui des habitats connus. Ceci pose évidemment la question : l’existences des rites funéraires ne laissant pas ou très peu de traces archéologiques, ma présence encore non attestée de sépultures isolées en dehors des zones d’habitats fouillées et authentifiées ; devient donc très difficilement décelables. Ce genre de sépultures n’est pas repérables si le rite funéraire est distinct selon le statut du défunt au sein d’un groupe social.



Néolithique


Préambule


Climat plus doux,
Chasse, pêche, cueillette,
Début de la domestication et de l’agriculture
Poterie, taille du silex, commerce,
Arc, outillage plus élaboré,

de - 4000 à - 2000 env. - Néolithique

de - 3500 à - 2000 env. - Chalcolithique

Habitat sur les plateaux fertiles,
Pierre polie,  tour de potier, briques,
Élevage, production de céréales,
Travail du cuivre et des métaux précieux,

de - 2100 à 1000 - Age du bronze ancien

Industrie, artisanat, voies commerciales,

de -1600 à - 1350 - Age du bronze moyen

de - 1350 à - 750 - Age du bronze récent

vers 800 …. 750 - Bronze final III b - apparition de la métallurgie du fer,

Tombes masculines à armement et à mobilier,

Fondation de ROME vers 750,

800 …. 750, 600 …. 550 - Hallstatt ancien,

Généralisation de la métallurgie du fer, Hallstatt récent,

Multiplication des tombes à char,  450 …. 50 - La Téne,

























Si un doute subsistait sur le climat de cette époque, se fossile est u authentique témoin.....Fruit de FICUS CARICA ( figuier ), fossilisé  par une succession de périodes climatiques chaudes, puis glaciales - Collection privée.
Embranchement : Coniférophytes Classe : Angiospermophytes ; Famille : Moracaea  -  Défini par LinnéC'est l'ancêtre du Bison de Lituanie en voie d'extinction. Il est 

Le Néolithique,


Le Néolithique  ( Âge de la Pierre polie ) du grec néo signifiant nouvelle, et de lithos = pierre , intégralement  Age de la pierre nouvelle. C’est le préhistorien  Sir John Lubbock - 1er baron d’Avebury, qui en 1865, créa ce terme.

L’Age de la Pierre Polie est marqué systématiquement du polissage de certains outils. Il convient toutefois de souligner que le polissage était déjà connu au Paléolithique supérieur même s’il était très rare. Par ailleurs, des outils polis n’étaient pas les seuls utilisés au Néolithique et le polissage suit toujours une phase de façonnage par la percussion.

La définition initiale du Néolithique basée sur une innovation technique, progressivement cédé la place à une définition socio-économique. Les groupes humains n’exploitaient plus exclusivement les ressources naturellement disponibles mais commençaient à en produire une partie. La chasse et la cueillette continuaient à fournir une partie substantielle des ressources alimentaires mais l’agriculture et l’élevage jouaient un rôle de plus en plus important. L’agriculture impliqua un habitat sédentaire, et l’abandon du nomadisme des groupes humains des chasseurs-cueilleurs des Paléolithiques et Mésolithiques.

 Perles de parure masculine, précisant un rang social - Celle du haut est un petit galet percé, celle du bas est en terre cuite.


Deux lames de pierre polie, pour constituer une hache - Grès Armoricain - Long. 19,4 et 21,9 cm.


























Deux lames de pierre polie, pour constituer une hache - Grès de Blandouet - Long. 15,3 et 18,2 cm.

























Fragment de bois ( chêne ) silicifié - Son analyse a démontré qu'il a été écorcé, puis poli par frottement sablé - Documents collection privée.


Fragments de poteries,




























Le Néolithique peut être considéré comme l’apothéose dans la transformation évolutive des sociétés Préhistoriques après un peu plus de 2 M.a. où l’ Homo a dû acquérir la bipédie, la technologie de la pierre, puis de l’os, la parole et le feu. Sur ce trajet, il a découvert la conscience, l’appréhension de l’infirmité, l’angoisse de la mort, créer  ses premiers mythes et ses premières religions.

Il succède au Mésolithique, et, il est la plus courte et la dernière période dans les temps préhistoriques, introduisant de nombreux et importants changements dans les modes de vie des hommes, il crée une véritable « révolution » : la Révolution Néolithique - la sédentarisation des humains par l’élevage, l’invention des pratiques agricoles.

Le Néolithique débute à des périodes différentes, dans les premières régions où l’agriculture apparaît il commence après le fin de la dernière glaciation de Würm, soit ver -9000 ans B.C., et se termine un peu partout avec la Protohistoire, c’est à-dire l’invention de la métallurgie, pour les populations du Chalcolithique, avant l’écriture, pu avec la description des peuples néolithiques par les cultures connaissant l’usage de l’écriture. On peut avancer, que le Néolithique a réellement pris fin, qu’avec les dernières populations isolées, retardées de notre histoire.

Le Néolithique marque un incontestable changement, il indique  le commencement d’une ère où l’Homme contrôle son environnement là où, auparavant il était dépendant de ressources naturelles alimentaires indépendantes de sa volonté. Ce changement, dénommé « Révolution du Néolithique » a permis une explosion démographique humaine qui se poursuit encore de nos jours. En effet, l’Homme est devenu pratiquement maître de la production de son alimentation, l’homme est devenu une espèce dominante destructrice sous certains aspects.

On a beaucoup parlé de « Révolution du Néolithique » pour ce passage du nomadisme de l’éleveur, à la  sédentarisation de l’agriculteur, de l’apparition du travail des métaux comme le cuivre, puis de la métallurgie avec la découverte du bronze, et les nouvelles technologies agricoles. Ces évolutions caractérisent une série d’inventions et de changements,  elles coïncident ou influent radicalement sur les mœurs des hommes, néanmoins il faut prendre en considération que ces transformations chaotiques sont relativement mal connues du Mésolithique. Le Néolithique assiste à l’accélération de tous les processus conduisant au progrès.


L’Australien Vere Gordon Childe en 1920, a voulu souligner la domestication du feu dans la grande aventure de l’humanité au travers des temps Préhistoriques de « Révolution Industrielle »……?

L'introduction de l'agriculture entraîne leur sédentarisation, la colonisation d'espaces jusqu'alors inhabités et le développement de l'activité humaine. Venceslas Kruta nous entraîne à la découverte de ces peuples sans nom qui, avant les Celtes, les Germains ou les Thraces, peuplèrent le nord et le centre de l'Europe.

Vers la fin du IXème millénaire avant J.-C., deux faits, intimement liés, viennent changer radicalement le paysage européen et les conditions de vie de ses habitants : la fin de la dernière période glaciaire – avec un réchauffement durable qui transforma complètement le climat – et l'invention de l'agriculture au Proche Orient. Le changement climatique libère des énormes glaciers qui recouvraient le centre et le nord de l'Europe et dont les avancées et les retraits avaient modelé le rude paysage. Modifiant progressivement – mais radicalement – la couverture végétale, il entraîne le déplacement du gibier, essentiellement le renne, qui constituait la ressource principale des groupes de chasseurs de la fin des temps glaciaires.

La toundra est peu à peu remplacée par un paysage forestier et les groupes épipaléolithiques suivent la migration des rennes vers le nord ou s'adaptent aux nouvelles conditions ; ils diversifient alors leurs moyens de subsistance en se repliant sur les sites les plus favorables à ce type de chasse, à la cueillette et à la pêche : estuaires fluviaux, rivages de lacs, marécages, littoraux marins.

Près de deux mille cinq cents ans nous séparent de la seconde moitié du dernier millénaire avant notre ère, période où débute l'histoire écrite des peuples anciens de l'Europe non-méditerranéenne, dont les plus connus sont les Celtes transalpins, ibériques et insulaires, les Illyriens, les Pannoniens, les Thraces et les Germains. Si l'on veut remonter jusqu'aux racines du peuplement sédentaire, leur nombre doit être multiplié par trois, voire sans doute par quatre. Dès ces temps difficiles, certains de ces groupes firent preuve d'une extraordinaire précocité, anticipant nombre d'inventions généralement associées à la naissance de l'agriculture.

Les différents groupes de chasseurs de mammouths d'Europe centrale, qui se réunissaient régulièrement – stimulés probablement par un effet d'émulation et la nécessité de coopérer – dans des lieux choisis pour leur situation stratégique, modelèrent vers 27 000 av. J.-C. les premiers objets d'argile – de petites statuettes de femmes nues, les « Vénus », ou d'animaux –, cuits dans des sortes de fours construits à cet effet. Destinées vraisemblablement à participer à des opérations magiques, ces terres cuites ont livré des empreintes de tissus et même l'émouvant témoignage d'une empreinte digitale. Si l'on ajoute la présence d'objets en pierre polie, on voit que ces chasseurs connaissaient déjà au moins trois des principales techniques que l'on considère généralement comme indissociables de l'apparition de l'agriculture.


L’introduction de l’agriculture,


La culture des céréales et l'élevage de bovidés, ovins, capridés et suidés, sont introduits en Europe à partir du Proche Orient par deux voies principales : la voie maritime – méditerranéenne – et la voie terrestre, danubienne. La première n'entraîne apparemment pas de grands déplacements humains ; il s'agit surtout d'une diffusion des techniques agricoles auprès de populations mésolithiques – vivant jusqu'alors surtout de pêche – par de petits groupes de navigateurs se déplaçant le long des littoraux.

C'est à partir des régions côtières que les pratiques agricoles se répandent vers l'intérieur, permettant un important accroissement démographique.

Ainsi, au VIe millénaire avant J.-C., la connaissance de l'agriculture atteint les rivages de l'Atlantique où se développent des communautés ; leur nombre, leur degré d'organisation et leur mode de vie – sont désormais sédentaires – sont clairement attestés par de spectaculaires monuments mégalithiques, les premiers à apparaître sur le sol européen.

Le deuxième courant – danubien – correspond à la progression de générations de descendants de colons venus d'Asie Mineure, probablement vers le milieu du VIIème millénaire avant J.-C. Installés d'abord dans les Balkans, ils remontent lentement le cours du Danube en occupant les terres les plus fertiles – principalement les plateaux recouverts de lœss – jusqu'à atteindre le Bassin parisien vers la fin du VIe millénaire.

Sans doute rencontrèrent-ils sur leur chemin des groupes de chasseurs-collecteurs – qu'ils intégrèrent probablement – sans que leur remarquable homogénéité et leur filiation culturelle évidente avec le foyer balkanique initial s'en trouvent modifiées. Rien ne permet de démontrer ou d'infirmer l'hypothèse de certains savants faisant de ces colons la première vague de populations de souche indo-européenne. En aucun cas cependant, ce flux ne peut être considéré comme à l'origine de la diffusion des parlers et de la culture indo-européens dans de vastes régions de l'Europe occidentale et septentrionale ; le phénomène lui est postérieur d'au moins deux millénaires.

Sur les bords du Danube, à Hârsova, l’agriculture est attestée, par l’outillage (  pics en bois de cerf, éléments de faucilles en silex ) ou de meunerie.

Pour mettre en évidence la double origine de ce premier peuplement sédentaire de l'Europe, il faut recourir, en l'absence de témoignages écrits, à un certain nombre de vestiges archéologiques : les longues maisons danubiennes à armature de poteaux plantés que l'on retrouve jusqu'au sud de Paris ; plus encore la terre cuite – réinventée au Proche Orient – qui apparaît le fidèle reflet tant de la vie quotidienne que des croyances collectives.

Les formes des poteries ne répondent plus uniquement à des exigences utilitaires ; elles expriment désormais aussi des choix esthétiques.

La grande sobriété du décor – réalisé le plus souvent par impression de la coquille du cardium caractéristique du courant maritime – est contrebalancée par des enchaînements de motifs angulaires ou curvilignes, peints ou gravés, d'une ordonnance quelquefois très complexe – la spirale, schéma symbolique de la course du soleil entre les deux solstices, y occupant une place privilégiée. Des colons danubiens modèlent alors également des statuettes de femmes aux attributs sexuels bien marqués – représentations d'une Grande Déesse, la Terre nourricière – destinées à assurer la fécondité des champs et des animaux.


Fragments de poteries,































L’apparition de la céramique dont la production s’est rapidement développée. Ce  nouveau produit semble également dérivé de l’apparition de l’agriculture. En effet, cette céramique à des fonctions culinaires 



Par rapport aux cultures danubiennes, notre connaissance des débuts du complexe maritime de la Méditerranée et de l'Atlantique est désavantagée. Les établissements les plus anciens se trouvaient sur les littoraux ; ils furent donc submergés lors de la remontée importante du niveau des mers consécutive à la fonte des glaciers D’abord, il faut se le rappeler, les mêmes fours que ceux qui étaient utilisés pour cuire les poteries, les hommes du Chalcolithique, sous l’influence des Indo-européens dits « pontiques » viennent fondre les métaux pour faire des bijous, des parures, des armes : pointe de lance, poignard, épée, hache, casque…..

Ainsi, pour la première fois, ces objets de terre cuite confirment l'existence et précisent les contours des deux grands complexes se trouvant à l'origine du peuplement sédentaire de l'Europe : les cultures des premiers agriculteurs méditerranéens et atlantiques d'une part – issues de l'acculturation des populations mésolithiques de ces régions –, les différents faciès de la culture des colons danubiens de souche micro-asiatique d'autre part. Les premiers correspondent au fort substrat pré-indo-européen, dont on peut discerner les traces dans l'Occident européen et dont le dernier résidu pourrait être la langue des Basques.


L'appartenance linguistique, même approximative, du second ne peut être raisonnablement déterminée. Autant par son nombre que par son dynamisme, il constitua cependant un apport humain fondamental dans la formation des peuples de l'Europe ancienne. Parallèlement à une nouvelle organisation socio-économique, le Néolithique se caractérise par un certain nombre d’innovations techniques majeures : le polissage de la pierre,  le tissage, ainsi que la céramique.



Les polissoirs sont des roches de grès utilisés au Néolithique pour le polissage des haches. Cette opération relativement longue exige plusieurs heures, voire la journée entière. Elle comporte deux phases : le polissage des phases qui creuse sur la surface du grès de véritables cuvettes, et la polissage du tranchant, qui détermine de longues et profondes rainures.



Le polissage est facilité par l’utilisation de sable et d’eau. Nombre polissoirs sont ainsi groupés en véritables à proximité d’un cours d’eau.







Pointe de flèche en silex de Vion - 72,
Deux lames de hache en grès Armoricain polie . Celle du haut affutée - Long. 23,2 cm. Était destinée à être emmanchée, pour pouvoir servir d’outil,
Celle du bas - est non affutée Long. 21,4 cm., ,et devait servir de monnaie d’échange plors d’un troc, 1ère forme de commerce - Document collection privée


L'appartenance linguistique, même approximative, du second ne peut être raisonnablement déterminée. Autant par son nombre que par son dynamisme, il constitua cependant un apport humain fondamental dans la formation des peuples de l'Europe ancienne. Parallèlement à une nouvelle organisation socio-économique, le Néolithique se caractérise par un certain nombre d’innovations techniques majeures : le polissage de la pierre,  le tissage, ainsi que la céramique.

Les polissoirs sont des roches de grès utilisés au Néolithique pour le polissage des haches. Cette opération relativement longue exige plusieurs heures, voire la journée entière. Elle comporte deux phases : le polissage des phases qui creuse sur la surface du grès de véritables cuvettes, et la polissage du tranchant, qui détermine de longues et profondes rainures.

Le polissage est facilité par l’utilisation de sable et d’eau. Nombre polissoirs sont ainsi groupés en véritables à proximité d’un cours d’eau.


Quand l’Histoire, complète la Préhistoire.


Également avec les besoins croissant de silex, de pierre volcanique, puis d’ambre, de métaux, de sel…etc, les premiers circuits commerciaux à moyennes et longues distances, équipés de voies d’envergures se mettent en place, ainsi la Sarthe avec la Loire, est-elle intégrée dans un circuit avec portage au Rhône, reliant la Manche à la Méditerranée, les Îles Britanniques au monde Méditerranéen; 


L’ essor de l’activité humaine,


Le développement qui suivit l'introduction de l'agriculture fut rapide et spectaculaire. Aussi bien en Europe centrale qu'occidentale, on voit surgir, dès le Vème millénaire, de grands centres cérémoniels communautaires. Leur orientation reflète clairement le lien avec les connaissances astronomiques essentielles pour suivre le déroulement de l'année solaire et organiser les activités agricoles. Dans le sud-est de l'Europe, là où s'installèrent les premiers agriculteurs, surgissent des agglomérations. Les simples villages, constitués de quelques maisons éparpillées construites un peu au hasard, sont remplacés par des ensembles enclos de bâtiments, regroupés en îlots ordonnés selon un plan régulier, généralement rigoureusement orthogonal. Il n'est certainement pas exagéré de les considérer comme des embryons de sites urbains. 

Les communautés qui y résident semblent avoir parfois atteint le seuil de l'usage de l'écriture ; leur structure sociale hiérarchisée apparaît clairement dans les nécropoles où figurent, dès le cinquième millénaire, les premiers objets en métal. Il s'agit non seulement d'or – obtenu par orpaillage – mais également de cuivre, extrait des mines locales. Le paysage est modifié, cette fois par l'action de l'homme ; de vastes étendues sont déboisées, pour les besoins d'une agriculture extensive qui répond à l'épuisement rapide des sols par la mise en culture de nouvelles surfaces. De grandes étendues de pâturages favorisent l'élevage qui contribue cependant dès cette époque, surtout lorsqu'il s'agit d'ovins ou capridés, à fragiliser les terres exposées au lavage et à l'érosion. Les variations climatiques, notamment le refroidissement assez significatif qui intervient au Vème millénaire, amplifient probablement les conséquences de l'activité humaine.

Ainsi, le grand élan provoqué par le développement de l'agriculture connaît quelquefois des ralentissements ou même des arrêts assez brutaux, notamment dans les zones les plus sensibles ; aux problèmes environnementaux – déjà ! – viennent s'ajouter les tensions générées par les déséquilibres socio-économiques internes et externes des communautés. Les situations conflictuelles se multiplient et la stabilité des sociétés néolithiques est de plus en plus souvent mise à l'épreuve. Évidemment, les vestiges archéologiques ne permettent pas d'appréhender le détail des événements, ni même souvent l'enchaînement séquentiel précis des changements dans l'espace et dans le temps.

Ceux-ci sont nombreux, importants, touchent différents domaines et deviennent clairement perceptibles vers le début du IIIème millénaire, une période déterminante dans l'histoire des populations de l'Europe ancienne. On assiste alors de nouveau à une forte oscillation climatique, avec un réchauffement de quelques siècles, suivi d'un long refroidissement progressif qui se poursuit pendant environ un millénaire. Dans le domaine de l'économie agricole, l'innovation la plus importante est incontestablement l'introduction de l'araire à traction animale, qui permit de mettre en culture des terres lourdes qui ne pouvaient être travaillées à la houe. Associée aux véhicules à roues, cette force motrice donne la possibilité de transporter de lourdes charges sur de longues distances et accroît considérablement la mobilité de groupes humains qui disposent d'un nouvel animal domestiqué, le cheval. L'élevage connaît dans ces conditions un nouvel essor et il est vraisemblable qu'il devient la ressource principale de certaines communautés.


Les migrations du IIIème millénaire en Europe,

Tout cela a dû stimuler et favoriser les mouvements de populations qui connaissent pendant le IIIème millénaire une ampleur exceptionnelle. Il ne s'agit plus cette fois de la colonisation d'espaces jusqu'ici pratiquement inhabités, mais de la mainmise sur des territoires qui avaient déjà été occupés, au moins partiellement ; ils disposaient d'espaces et de ressources exploitables grâce aux innovations dont disposaient des groupes. Venus parfois de régions assez lointaines, dotés d'un armement performant, ils faisaient preuve d'une grande mobilité et possédaient une culture collective très structurée qui renforçait leur cohésion et assurait leur prestige auprès des populations indigènes qu'ils rencontraient sur leur chemin. 

Après avoir quitté les grandes plaines de l'est de l'Europe, les populations connues sous le nom de   « complexe à hache de combat » ou « céramique cordée » – considérées généralement comme la principale vague indo-européenne – s'installent dans différentes régions situées entre la Scandinavie et la Suisse. Ils se distinguent par un rite funéraire très strict, distinct selon les sexes, où le défunt est accompagné de l'arme-insigne, la hache en pierre polie – parfois en cuivre – ainsi que de poteries formant un service à boisson. Une partie de ces groupes installés en Europe centrale – connue sous le nom de « complexe du gobelet campaniforme » – poursuivit la progression vers le Couchant et atteint successivement les rivages de l'Atlantique jusqu'au détroit de Gibraltar, les îles Britanniques et la Méditerranée occidentale. Ces habiles métallurgistes, armés de l'arc, jouèrent un rôle essentiel dans la formation des ancêtres directs des peuples historiques de l'Europe centrale et occidentale, plus particulièrement des Celtes.

























Fragment de poterie, entre ce débris de céramique, et la pointe de flèche et la lame de hache de combat celte fortement enrobées  par la rouille ; deux cinq cent ans se sont écoulés - Document collection privée.


Près de deux mille cinq cents ans nous séparent de la seconde moitié du dernier millénaire avant notre ère, période où débute l'histoire écrite des peuples anciens de l'Europe non-méditerranéenne, dont les plus connus sont les Celtes transalpins, ibériques et insulaires, les Illyriens, les Pannoniens, les Thraces et les Germains. Si l'on veut remonter jusqu'aux racines du peuplement sédentaire, leur nombre doit être multiplié par trois, voire sans doute par quatre. Dès ces temps difficiles, certains de ces groupes firent preuve d'une extraordinaire précocité, anticipant nombre d'inventions généralement associées à la naissance de l'agriculture. 

Les différents groupes de chasseurs de mammouths d'Europe centrale, qui se réunissaient régulièrement – stimulés probablement par un effet d'émulation et la nécessité de coopérer – dans des lieux choisis pour leur situation stratégique, modelèrent vers 27 000 av. J.-C. les premiers objets d'argile – de petites statuettes de femmes nues, les « Vénus », ou d'animaux –, cuits dans des sortes de fours construits à cet effet. Destinées vraisemblablement à participer à des opérations magiques, ces terres cuites ont livré des empreintes de tissus et même l'émouvant témoignage d'une empreinte digitale. Si l'on ajoute la présence d'objets en pierre polie, on voit que ces chasseurs connaissaient déjà au moins trois des principales techniques que l'on considère généralement comme indissociables de l'apparition de l'agriculture.

Le IIIème millénaire constitue bien ainsi le prélude à une histoire du continent européen qui ne sera plus celle de peuples sans nom. C'est alors qu'intervient la fondation d'une ville, enjeu, deux mille ans plus tard d'une guerre qui restera jusqu'à nos jours la plus grande épopée des origines ; il s'agit bien sûr de Troie.


Dans notre région,


La néolithisation de nos régions  a été suivie de modifications  socio-économiques importantes. Dès lors qu’il y eut agriculture, élevage et sédentarisation, les populations se regroupèrent  pour former des communautés villageoises. Les progrès techniques constants , une diversification et une spécialisation progressives des activités permirent accroître la productivité, ce qui a d’ailleurs engendré une poussée démographique. L’essor inexorable  de ces sociétés conduisit à l’avènement de la métallurgie d’abord du  cuivre, d’où le qualificatif de civilisation « chalcolithique ».

En fait, la « chacolithisation » se définit surtout par une différentiation sociale de plus en plus marquée, visible notamment au travers de l’apparition de tombes riches et d’objets de prestige, de la constitution de fortification autour des agglomérations d’habitations. 

Sans aucun doute, les liens tissés avec d’autres villages ou d’autres peuples furent plus complexes que ce qui vient d’être décrit ; néanmoins, des éléments actuels, validés par l’archéologie, nous dévoilent de  nombreux détails de la vie communautés qui se trouvaient en permanence en relation les unes avec les autres. Les contacts directs et suivis, les échanges commerciaux fonctionnaient à différents niveaux et à des distances plus ou moins grandes et incluaient nécessairement la circulation d’idées, ce qui contribua , par des jeux d’influences mutuelles plus ou moins fortes, à la perpétuelle mouvance des cultures, des biens et des matières.


IIIème MILLENAIRE


Le IIIème millénaire couvre la période allant de l’an -3000 à l’an -2001 inclus B.C.

Événements :

- début de l’Ancienne Egypte, Memphis  est la capitale des Pharaons.

- les premières civilisations s’installent dans la vallée de l’Indus.

- ce millénaire est pour la Palestine, celui de la civilisation Cananéenne.

Vers -3000 ans B.C., construction en Europe méridionale de citadelles fortifiées et développement d’une importante industrie du métal.

Vers  -2900 ans B.C., apparition des cultures de la céramique « cordée » en Europe du Nord.

Vers -2500 ans B.C., en Europe occidentale, civilisation de «  vases campaniformes », souvent associés à des sépultures individuelles renfermant des objets en cuivre, dont des dagues.

Vers -2300 ans B.C., début de la période de : l’Âge du Bronze.


IIème MILLENAIRE


Le IIème millénaire commence en -2000 ans B.C. et finit en  -1001 inclus.

La civilisation d’El Argar en Espagne, est le premier site du Bronze Ancien, où se pratique la métallurgie de l’or, de l’argent et du cuivre, supplanté progressivement par le bronze. Les armes sont des poignards, qui s’allongent pour devenir des glaives, l’apparition de hallebardes, devenant rapidement très en vogue à l’âge du Bronze.

Événements :

- des relations commerciales sont attestées avec les pays de la Méditerranée Orientales et nos régions de la côte Atlantique.

- le développement de l’industrie crée une nouvelle division du travail,
bouleversant l’organisation sociale et les coutumes funéraires.

Au Néolithique ancien , les morts étaient enterrés dans une fosse, couché sur le côté, les bras et les jambes repliés. Des vases, des perles ( en os, en coquillage…), des outils en silex ( haches en pierre polie ),  des bracelets ou des colliers accompagnaient les défunts.

Au IIème millénaire les Indo-européens se répandent au nord des Balkans jusqu’au Danube et en Mysie ( Asie Mineure ), puis vers -1400, s’installent sur le bassin oriental de la mer Baltique.


Ier MILLENAIRE


Le 1er millénaire a débuté le 1er janvier 1000 et s’est achevé le 31 décembre 1 du calendrier grégorien proleptique.

Événements :

-  depuis le début du millénaire récession thermique subatlantique, qui continue de nos jours.

Vers l’an 1000, la pratique de l’incinération des morts se généralise sur tout le territoire de la France et en Scandinavie. Des sites fortifiés ( oppidum ) se développent, les sociétés deviennent de plus en plus hiérarchisées, substituant aux structures de l’Âge du Bronze des chefferies locales qui accumulent des richesses. La métallurgie du fer se développe en Europe Centrale et dans la région de la mer Egée.

Au Xème siècle B.C.
- le cheval est domestiqué en Scandinavie. La culture du seigle et de l’avoine se répand.

Parmi les animaux emblématiques de la Préhistoire :
- le cheval a une place très importante,
« Tout le monde connaît aujourd’hui sa silhouette, et nous pouvons en admirer  dans notre environnement     « les descendants des animaux fougueux de la préhistoire. Le cheval a été longtemps l’espèce animale la plus
« indissociable de l’être humain, mais également du progrès technique . Si l’on en juge par l’intérêt constant
« que nos contemporains par le biais de l’écologie, du sport, des loisirs, des jeux. Le cheval est réellement la
«  plus belle conquête de l’homme ».

- les Indo-européens - Italiotes se fixent en Italie.

- les Pictes ou Pictons sont les premiers celtes, venus de Suisse, à avancer et s’installer en Gaule, jusqu’à l’Espagne et aux Iles Britanniques ( des interrogations  persistent sur la nature de leur langue et en particulier le « degré » de celticité ).

- les Goidels, vraisemblablement des Celtes s’installent en Irlande où ils prennent possession des mines d’étain de l’archipel, créant un monopole.


Au IXème siècle B.C.


- vers l’an 900, dégradation du climat, qui devient plus frais et plus humide. La tendance va en s’accentuant jusqu’au VIème siècle avant notre ère. Le maximum du froid glaciaire est universellement attesté par la tourbière du glacier  Fernao ( Tyrol ), entre -900 et -300. Il s’agit de deux poussées glaciaires successives, dont chacune se prolonge pendant deux ou trois siècles, séparées par un  intervalle de radoucissement pendant un siècle et demi.


Au VIIIème siècle B.C.


- en -776, premiers Jeux Olympiques.

- vers -750, généralisation de l’écriture alphabétique en Grèce, sans doute empruntée aux Phéniciens.

- arrivée des Protoceltes dits Celtes de Hallstatt, sur le Nord es à l’Est des Alpes, ouvrant la période du « Premier Âge du Fer », marquant la fin de la Préhistoire.

À partir du VIIIème siècle, les Phéniciens, puis les Grecs de Gibraltar à travers de l’Espagne et de la Gaule font le commerce de l’alun ( du grec als - alos qui signifie sel - sulfate double d’alumine et de potassium, employé comme mordant pour la teinture du tissu ), de l’étain et du fer.


Au  VIIème siècle B.C.


- production en Armorique de dizaines de milliers de haches à douille rectangulaire de bronze à forte teneur en plomb, utilisées comme étalon monétaire et comme lingots jusqu’aux Îles Britanniques, Pays-Bas, Allemagne du Nord, Alpes, Suisse, vallée du Rhône et Midi.

- Les groupes celtiques du premier Âge du Fer installés en zone occidentales avec les porteurs d’épée.


Au VIème siècle B.C.


- vers l’an -600, la civilisation celte et puissante et opulente, ce qui est attestée par les riches tombes à char.

- sur la côte méditerranéenne du Sud de la France, des grecs phocéens d’Asie mineure fondent le port de Massilia ( l’actuel Marseille ).

- installation de peuples celtes dans l’ouest de la péninsule Ibérique ( Lusitaniens ), où ils développent la métallurgie du bronze et du fer, et construisent des maisons en pierre à plan circulaire.

- les Celtes occupent les basses plaines de l’Europe du Nord, et construisent des collines artificielles appelées terpen  ou wierden.
Au Vème siècle .B.C.

- vers l’an -580, en France, en Bourgogne, datation de la riche tombe de Vix, contenant un char démonté et des objets importés de Grèce et d’Etrurie, dont un remarquable cratère en bronze antérieur à Hallstatt.

- vers -480, début du deuxième Âge du Fer ou culture de la Tène, connue par son style artistique caractéristique. Les sépultures de cette époque comprennent des chariots et de nombreuses armes, mais de façon générale, elles sont moins richement fournies que celles de l’époque antérieures Hallstatt.


Au IVème siècle B.C.,


  - vers l’an -400, des colonies grecques s’établissent au Nord de l’Italie.

En 1929, lors de la réfection du Musée du Palais Topkapi Sarayi d’Istambul, le directeur des musées nationaux turcs, M. Halil Edem mit la main sur la fameuse et presque mythique carte en peau de gazelle de Piri Reis , peinte en 1513.

Cette carte représente l’ Océan Atlantique avec une partie des côtes américaines, africaines et de l’Antarctique.

Ce que Piri Reis écrit sur sa  carte, en notes et sans son  « Bahtiye » :

« Personne n’a au temps actuel une carte comme celle-là ».
« Ces cartes ont été dressées selon les données de chartes des portulans  de quatre Portugais qui montrent le
« Sind, le Hind et la Chine et une carte dessinée par Christophe Colomb. Elles sont aussi justes pour la
« navigation sur le sept mers que les cartes de nos pays ».

Il dit avoir compilé sa carte à partir de vingt autres provenant de la Grande Bibliothèque d’Alexandrie et datant du IVème siècle avant J.C.

- Socrate meurt en - 390.

- Platon fonde l’Académie à Athènes.

- Aristote ( -384 ; -322 ) fonde le Lycée à Athènes.

- les Celtes ravagent Rome en -385, ce qui provoquera l’amélioration de sa défense par  la construction de l’enceinte de Servius terminée en -380.


An IIIème siècle B.C.


- vers l’an -300, apparition des premières monnaies celtes.

- en l’an - 283, les Celtes font une incursion en Grèce et ravagent la cité de Delphes.

- vers l’an -250, Rome contrôle la péninsule italienne.

- en l’an-206, les romains prennent le contrôle de la péninsule Ibérique.


Au IIème siècle B.C.


- en l’an -146, les Romains mettent fin aux Etats grecs, mais la culture de la Grèce antique va continuer à rayonner, à influencer le monde de l’époque, et de nombreux artistes et penseurs originaires de Grèce vont affluer à Rome.

- entre -122 et -60, les Romains envahissent et colonisent le territoire des Allobroges ( peuple gaulois occupant les territoires des deux Savoies, de l’Isère et du canton de Genève ), , au nord-ouest des Alpes?, ce qui leur permet de contrôler les passages vers la Gaule.


Au 1er siècle B.C.


- vers l’an -100, en Gaule développement des « oppida » ( signifiant : lieu élevé, fortifications sur une colline ou un plateau dont les défenses naturelles  ont été aménagées et renforcées par la main des hommes à l’époque gauloise ), d’étendue très différentes allant de 1 ou 2 jusqu’à plusieurs centaines d’hectares, renfermant à l’intérieur des enceintes des habitations, des bâtiments administratifs, des ateliers et de magasins. Certains oppida ont pu être considérés commodes les premières « villes » ou comme  des « centre proto-urbains ».

- vers l’an -50, Jules César fait la conquête de la Gaule comme chef de guerre et conquérant, Vercingétorix, chef des Gaulois refusant toute collaboration avec l’envahisseur, assiégé dans l’oppidum d’Alésia, se rend.

- en l’an -44, Jules César devenu dictateur est assassiné par une conjuration.

- en l’an -27, l’empereur César Auguste devient le seul maître de l’empire.



nous effleurerons les âges des métaux, en nous limitant strictement au


Chalcolithique….


Selon de nombreuses sources le nom de chalcolithique a élaboré par des Préhistoriens à partir de racines grecques : khalkos qui signifie cuivre : lithos pour pierre. On peut donc dire, et même écrire que le Chalcolithique définit une période dans la Protohistoire où un outillage initialement, et essentiellement de pierre, peut être complété par des objets en cuivre, ce qui caractérise en Archéologie certaines  du Néolithique final. Il s’étend en Europe Occidentale de 2500 à 1800 ans avant notre ère. Certains, utilisent l’appellation « Âge du Cuivre » pour désigner le Chalcolithique, il semblerait que ce terme soit une hérésie, la juxtaposition des cultures du Néolithique, et du Bronze ancien, vers 2300 avant notre ère, sur un même territoire : la France.

Quoi qu’il en soit, l’Âge du cuivre, correspond dans un sens plus restrictif et dans une acceptation culturelle au Chalcolithique. Il marque immodérément une période de transition, intermédiaire entre l’industrie du Néolithique final essentiellement lithique et osseuse et les débuts hasardeux de l’industrie métallurgique, prélude à celle du  « Bronze »  . En vérité, dans la culture Chalcolithique, les métaux tels que l’argent, le cuivre et l’or sont utilisés dans le cadre restreint d’un artisanat secondaire spécifique : la fabrication d’objets de parures, essentiel de la production étant en pierre, en os ou en corne.

Il est à noter que sur la façade Atlantique, l’industrie dominante demeure celle de l’or, jusqu’à l’apparition de celle du bronze. Entre 1800 et 1600 ans avant notre ère, le mélange du cuivre espagnol, et de l’étain britannique donnent naissance dans ces régions de Basse-Loire, en Bretagne et en Basse-Normandie à la métallurgie du bronze, caractérisant le tout premier âge des métaux, souche de nombreux bouleversements.

Si les communautés du Néolithique de nos régions avaient à leur disposition les matières premières indispensables au quotidien, localement l’argile, le bois, les os, la corne, la pierre, l’approvisionnement en général de la nourriture ne posant aucun problème, en revanche d’autres matériaux et produits devaient toutefois être recherchés ailleurs.

Certains outils en silex découverts en Sarthe : silex du Grand Pressigny, silex de Trouville, silex de Vion ; l’analyse de haches en bronze permet de décrire les cheminements de la matière première et les éventuels contacts avec d’autres communautés : ainsi pour le silex les sources d’approvisionnement variaient de 20 à plus de 150 km, pour le cuivre les mines de La Haya en Pays Basque espagnol, l’étain de l’ îles Wight outre Manche.

Par le biais d’échanges avec des colporteurs qui circulaient avec des caravanes de marchandises, ou par contact direct avec d’autres communautés de  l’estuaire de la Loire, du  Sud Bretagne, ou de la Basse-Normandie, les habitants de ce qui devait devenir le département de la Sarthe, pouvaient utiliser des objets métalliques, se parer de bijoux réalisés autre part.

L’évolution de certains grands groupes culturels du début du Chalcolithique du Centre de l‘Europe, essaiment dans tout l’Ouest Européen, d’où l’apparition dans nos régions de «  Centres métallurgiques individualisés par une gamme d’objets précis », distincts d’un point de vue typologique, allant de la petite bijouterie aux outils pesants, comme des haches marteaux ou des haches à tranchant en croix.

Les nombreuse découvertes archéologiques dispersées dans le département de la Sarthe, démontrent que les grand blocs culturels du Néolithique ont largement couverts notre région, ce qui prouvent que les hommes, les biens et les idées circulaient, et circulaient même beaucoup et très bien non seulement à l’intérieur de notre territoire, mais également et surtout sur de vastes distances. Un réseau de voies existait, des itinéraires précis et bien établis était largement connu et utilisé ; démontrant une vie active.

L’Archéologie, semble éprouver de sérieuses difficultés à percevoir ces courants de circulation, l’esprit obnubilé principalement par les mythiques «  voies romaines », semblant ignorer des tracés antérieurs.

Il ne faut pas occulter que l’actuel département  de la  Sarthe, ex-province du «  Haut Maine » étaient au point de contact des aires respectives de la Normandie, de la  Bretagne et de la Basse-Loire. Il est incontestable, si l’on prend en considération la provenance les trouvailles archéologiques  découvertes en Eure, Orne, Mayenne, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Loire-Atlantique, Vendée, Indre-et-Loire, que les habitants de ces contrées avaient des contacts avec des communautés de cultures éloignées de la rive droite du Rhin. Les nombreux objets trouvés témoignent de leur origine, de leur déplacement. Sans aucun doute, les liens tissés avec d’autres villages, avec d’autres peuples, avec d’autres cultures dont ils subissaient l’influence. Les données actuelles de ces découvertes, dévoilent l’existence de contacts directs et d’échanges commerciaux fonctionnant à différents niveaux et à des distances plus ou moins grandes, incluant évidemment la circulation des idées, ce qui contribue, par le jeux d’influences mutuelles plus ou moins fortes, à la perpétuelle mouvance des cultures humaines.

Tout au plus peut-elle des déduire et les restituer à partir de l’étude des fragiles vestiges Préhistoriques et Protohistoriques, mis au jour par des fouilles. Ces courants d’échanges sont attestés au  travers des divers objets répandus sur de très étendues de notre sol.

La métallurgie démarra en Europe Occidentale vers 2500 avant J.-C. avec les premières exploitations de cuivre mais surtout vers 2000 avant J.-C. avec la généralisation du bronze, alliage de cuivre et d'étain. La quête de l'étain, par les peuples méditerranéens, en particulier, entraîna la richesse de contrées stannifères comme la Bretagne. Des sociétés nouvelles se créèrent au Wessex, en Angleterre et en Armorique Occidentale. Elles étaient dirigées par de petits princes guerriers qui se faisaient somptueusement inhumer dans leur cercueil en bois ou leur tombe de granité recouvertes d'énormes tumulus pouvant atteindre 4 000 m3.


Émergence d’un alliage


Un alliage détient des propriétés que ne possède pas les éléments qu’il rassemble. Celles du bronze, de l’acier, ont modifié l’économie, les modes de vie et l’organisation sociale. Il en a été de même de « l’alliage : homme-machine » sur lequel s’est fondé l’industrialisation.

Le fer et le carbone sont unis pour former l’acier qui dispose des qualités que n’ont ni le fer , ni le carbone. De même , le cuivre et l’étain s’allient pour former le bronze qui a des aptitudes que n’ont ni le cuivre, ni l’étain.

- L’étain,

Etain, du latin : stannum , a été vraisemblablement le premier métal exploité par l’homme. Se situant à une faible profondeur , son extraction en était facilité. Un simple feu de bois suffisait pour le travailler.

Les Chaldéens, les Phéniciens, puis les Carthaginois organisèrent un circuit commercial qui se révéla fructueux, l’étain étant indispensable à la fabrication du bronze, alliage de cuivre et d’étain.

Veillant jalousement à leur monopole, ils gardaient secret leurs itinéraires.

Puis les Phocéens ( habitants la cité de Marseille ), découvrirent les gisements d’étain d’Espagne, ensuite l’Angleterre au large du comté de Cornouailles, les îles Scilly, rapidement célèbres sous l’appellation grec « îles Cassitérides », où l’étain était conditionné à l’extraction sur place en petits et grands lingots désignés sous le nom de « saumons ».

Ces alliages ont été mis au point à la suite de très nombreux tâtonnements, en effectuant des tentatives aussi variées que multiples. Les hommes qui les ont découverts se sont aperçus des propriétés intéressantes qu’ils possédaient : résistance aux chocs, à l’effort, la dureté…..), mais il n’a pas été possible d’anticiper les diverses conséquences qui en a découlé. Ces alliages ont formé en effet des nouveautés  fondamentales en ce sens que leurs conséquences étaient imprévisibles Ils ont, pour le meilleur et pour le pire, rendu possibles des armes, des outils plus robustes que ceux dont ils disposaient précédemment. L’alliage cuivre -étain, a donné naissance à l’Âge du Bronze et si les progrès de la sidérurgie aux XVIIème et au XIXème siècles n’avaient pas fourni des alliages ayant les caractères indispensables, le moteur à explosion n’aurait jamais pu exister.

Qu’un tout soit autre chose que l’addition de ses parties, c’est un fait qu’enseigne l’expérience courante : l’eau est une chose, le récipient en est une autre, l’eau dans un récipient en est une troisième car, contrairement à l’eau que l’on tient dans le creux de la main, il est facile de conserver et de transporter de l’eau en bouteille. Nous anticipons aisément  cette conséquence par ce que la relation entre contenant et contenu nous est familière.

L’alliage : bronze,  a apporté à ses concepteurs des surprises. Ce qui caractérise la logique des alliages, c’est la caractère imprévisible de leurs propriétés. Connaître les propriétés du cuivre et celles différentes de l’étain ne permette pas d’anticiper sur celles du bronze, que l’on découvre et expérimente comme s’il s’agissait d’un métal nouveau. La logique des alliages diffère de celle de la conception initiale, plusieurs facteurs intervenant : la proportion de l’un des composants, en plus ou en moins par rapport l’autre. On peut étendre à l’infini cette logique.

Allons plus loin, et considérons ce qui s’est passé au début du Néolithique vers 7000 ans avant notre ère : des hommes passent alors avec l’agriculture et l’élevage, du statut de chasseur-cueilleur à celui de producteur de nourritures. L’  « alliage humain- production », découvert vraisemblablement par nécessité ou par un concours de circonstances naturelles favorisées. Cette découverte allait  à terme faire naître : le stock, faisant lui-même naître la ville, entraient le commerce, dans son sillage la comptabilité, le calcul, l’écriture, suscitant d’autres alliages «  homme-ville » - « commerce-écriture »…etc….



Les  routes  de  l’étain…..bien avant les voies romaines !


L’or, l’argent et le cuivre sont des métaux mous et malléables, utilisés depuis la plus haute antiquité par les civilisations de l’occident. L’étain, absent du bassin méditerranéen, était alors un métal rare plus convoité que l’or. Associé en faible quantité au cuivre, il transformait ce dernier en bronze, un alliage dur et rigide parfait pour confectionner des armes dont l’efficacité était très supérieures aux pointes de flèches en silex et haches de pierre conventionnelles. Qui pouvait se procurer de l’étain, possédait la puissance et s’assurait le pouvoir. Plus de 3000 ans avant la commission européenne du charbon et de l’acier à l’origine de ce qui fut appelé beaucoup plus tard : le marché commun, le route de l’étain a été une organisation commerciale d’envergure internationale pour l’époque, qui a assuré le plein épanouissement des civilisations méditerranéennes de l’antiquité.

Les Phéniciens ( civilisation occupant la Syrie-Palestine ), grande puissance maritime et principaux et principaux maîtres d’œuvres de l’acheminement du minerai traité, se sont associés aux Gaulois et à leurs prédécesseurs pour convoyer le précieux minerai d’outre Manche ( Armorique et Cornouailles ), à travers la Gaule, par des voies carrossables nettement antérieures aux mythiques voies romaines.

Les Iles Britanniques ont été, dit-on, comme la Gaule, du nombre des pays autrefois soumis à la domination ibérique. Les habitants du centre de la Grande Bretagne qui, au premier siècle de notre ère ne semaient pas de blé comme César nous l’apprend, semblent par conséquent, n’avoir pas été d’origine indo-européenne, car tous les Indo-européens d’Europe, sauf les Scythes ( ou même plus exactement une partie des Scythes ) cantonnés au nord-est, et arrivés en Europe à une date relativement, étaient agriculteurs. Les habitants de l’intérieur de la Grande-Bretagne au temps de César peuvent donc se rattacher à la race Ibérique. Tacite, au premier siècle de notre ère, reconnaissait des Ibères dans les Silures de la Grande-Bretagne.

Les îles Scilly, à l’extrémité sud-ouest de la Grande-Bretagne, ont été jusqu’à présent généralement considérées comme identiques à ces îles occidentales « patrie de l’étain », qu’une tradition recueillie à la fin du 1er siècle après notre ère par Denys le Périégète vers 563-564, nous présente comme habitées par la «  riche nation des nobles Ibères » ( Didot-Müller -Geographi gracie minores , t. II, p. 140 ). Mais les îles de l’étain, les Cassitérides, comme les appelaient les Grecs du cinquième siècle avant J.-C., ne sont autre chose que les îles Britanniques telles nous les nommons suivant un usage romain d’origine gauloise, ou que les îles Prettaniques comme disaient, les Grecs du troisième siècle avant notre ère et les siècles suivants ( Prettanice , est le surnom des deux îles Ivernia et Albion dans le périple de Marcien d’d’héra cl - liv. II, ch. 41-46 : Prettanice semble n’être autre chose que le féminin gaulois de l’Irlandais Cruithnech = Quritanicos, nom irlandais des Pictes, population probablement celtique qui paraît avoir dominé en Grande-Bretagne ).

Cassitérides, du grec «  étain » est le plus ancien nom de ces îles dans la langue grecque. Au cinquième siècle avant notre ère, il est déjà connu d’Hérodote qui en parle ( liv. III, ch. 115 ) et qui ne sait où sont situées les îles que ce mot désigne. Ce fut de Pythéas qu’à la fin du quatrième siècle la Grèce apprit un des noms portés par ces îles dans une des langues qui s’y parlaient : îles Prettaniques (  Strabon - liv. III, c. 1 § 18 ), et, suivant un usage trop fréquent, les érudits grecs des siècles postérieurs, trouvant dans les écrits de leurs prédécesseurs les deux noms de Cassérides et de Prettaniques, chez les Latins Britanniques, distinguèrent deux groupes d’îles, là où, avec plus d’instruction et des procédés de critiques meilleurs, ils auraient dû reconnaître deux manières différentes de désigner le aime pays ( Sur l’étain de Grande-Bretagne, se reporter à Diodore de Sicile , V,, 22 ).


le commerce , XVIIème-VIème siècles, avant J.-C.


Au temps d’Homère, le bronze, le principal des métaux, est fourni aux Grecs par les Phéniciens, par « Sidon, la riche en bronze » comme il est dit dans l’Odyssée » ( Odyssée, XV, 425 ; cf. Movers - Phönizisches Alterthum, 2ème partie, p. 66 ). L’étain qui est nécessaire à la fabrication du bronze, venait des Iles Britanniques, les Cassitérides des anciens, où, seuls parmi les peuples du bassin Méditerranéen, les Phéniciens pénétraient alors, et où ils exerçaient un monopole, étant arrivaient les premiers : Midacrite, nous dit Pline, apporta le premier plomb de l’île Cassitéride ( ….Plumbum ex Cassiiteride insula primus adportavit Midacritus Pline…. - Histoire Naturelle, VII, § 197 ), ce qui doit être traduit ainsi : Melkart ( personnification de la race phénicienne ) alla chercher l’étain aux Iles Britanniques ( Müllenhof - Deutsche  Altertumskunde, t. I, p. 211 ; cf. p. 5 ) pour le revendre en Grèce, soit pur ( Iliade - XI, 25 et 34 ; XVIII, 565 et 574 ; XX, 271 ; XXIII, 503 et 561 ), soit mélangé avec du cuivre et sous forme de bronze. Les habitants des Iles Britanniques ne savaient pas encore fabriquer le bronze au temps César, et celui dont ils se servaient alors était importé chez eux par le commerce ( ….Acre utuntur importato…. - César - De Bello gallico , V, 12, Cf. Heln - Kulturpflanzen, 2ème édit., p. 489 ).

Les Phéniciens de l’époque homérique faisaient mélanger en juste dose le cuivre de Palestine, de Chypre, et celui d’Espagne avec l’étain des Iles Britanniques ( Movers - Phönizisches Alterthum, 3ème partie, p. 66. Le bronze de Tartesse est mentionné par Pausanias - VI, 19, 2 ) ; et du bronze ainsi fabriqué, ils fournissaient le monde entier de l’époque. Pour atteindre ses peuples, les caravanes venues des bords de la Baltique, de la Manche lourdement chargées d’ambre, de lingots d’étain, d’autres marchandises croisaient en allant vers la Méditerranée, celles qui en remontaient. Des itinéraires existaient, ils étaient rigoureusement suivis, un véritable réseau de voies terrestres traversaient la Gaule, en tous sens

Ils ne vendaient pas seulement du bronze. Le nom grec de l’or paraît d’origine phénicienne ( Renan et Max Müller, cités par Heln, Kulturpflanzen, 2ème édit., p. 487 ) bien qu’il est reçu l’empreinte des habitudes phonétiques de la civilisation grecque et puisse par conséquent s’expliquer par une racine indo-européenne ( Curtius - Griechische Etumologie , 5ème édit., p. 204 ).

Le bronze est le métal ordinaire. Le forgeron qui trempe le fer s’appelle « chalkeus », c’est à-dire « ouvrier en bronze » (  Odyssée - IX, 391). Les outils de l’orfèvre, son enclume, son marteau, ses tenailles son en bronze ( Odyssée - III, 432-434 ). On fait en bronze la cognée ( Iliade -I, 236-237 ), les armes offensives ( Iliade - III, 334-335 ), les armes défensives (  Iliade - II, 47 ). La rareté du fer à ses débuts semble indiquer une provenance de régions éloignées, et, malgré le silence d’Homère sur l’origine de ce métal, il est vraisemblable que du temps de ce grand poète épique, comme plus tard à l’époque d’Eschyle, c’étaient les Scythes, considérés comme un peuple barbare, qui fournissaient les Grecs si fier de la supériorité de leur civilisation.

Le nom latin du fer, ont été empruntés par les Romains et les Grecs à la langue Phéniciennes ( Renan - Histoire des langues sémitiques ) : le premier et le dernier de ces mots, conservés dans notre langue, y sont comme des monuments élevés par nous-mêmes, à notre insu et par l’effet d’une sorte de reconnaissance instinctive, à ce génie commercial de Tyr et de Sidon qui, malgré les dangers d’une navigation si longue, a, par le système de l’échange des marchandises les plus variées, créé les premières relations à distance entre nos ancêtres « barbares » et le monde non seulement civilisé, mais civilisateur de l’Orient.

Les Chalybes tiennent une place très importante dans l’histoire de la métallurgie dans le premier âge du fer - période de Hallstatt, il ne faut pas oublier leur nom quand on veut parler, ou écrire les annales primitives de l’Europe occidentales, et tout particulièrement la Gaule. Les Chalybes sont des Scythes : Eschyle l’affirme, et en même temps nous fait connaître le rôle important joué par ce peuple dans les premiers temps de la métallurgie ( Eschyle - Sept contre Thèbes vers 468 avant J.-C. ; Teubner-Dindorf - 5ème édit., p. 21 ).

Au premier siècle avant notre ère, le nom des Chalybes a complètement disparu de la géographie. Malgré ses recherches, Strabon n’a pu retrouver l’emplacement topographique où avait vécu ce peuple ( Strabon - XII, 3, § 20 ). Le souvenir péremptoire des Chalybes subsistait au deuxième siècle de notre ère, et Arrien de Nicomédie affirmait que les Chalybes avait été les premiers forgerons du monde, assertion hasardeuse si l’on prend en considération le peu d’étendue du monde connu par les Grecs. Il est possible que tout le fer des premiers Grecs vint des Chalybes? Une certitude, dans les interminables combats commentés par Homère, les armes en fer n’apparaissent que rarement. Dans l’Iliade , le mot « sidéros - fer » apparaît trois fois dans le sens d’instrument tranchant (  Iliade - IV, 485-486 ; XVIII, 34 ; XXIII, 30-31 ), une fois avec celui de pointe de flèche ( Iliade - XXIII, 850 ) ; dans l’Odyssée, ce mot a deux fois la signification d’arme en général ( Odyssée  -XVI, 294 ; XIX, 13 ) et une fois appliqué à une hache de fer trempé ( Odyssée - IX, 391-393 ).

Les auteurs anciens nous dévoilent, « qu’une partie du fer sorti de leurs fourneaux gagnait par mer la Grèce, mais qu’une autre partie était nécessairement réservée par eux pour leur compatriotes du nord de la mer Noire, chez lesquels elle arrivait par terre, porté sur ces chariots Scythes dont parlent si souvent les auteurs grecs. Ce fer devait selon les mêmes moyens gagner le nord-ouest le pays des Slavo-Germains et celui des Gaulois, au sud-ouest le pays des Ligures, chez lesquels, au cinquième siècle avant notre ère, les habitudes commerciales des Sigynnes, tribu scythique, dont le nom était synonyme de «  marchand » ( Hérodote - V, 9, § 3 ; Didot-Dindorf, p. 242 : le fer n’avait pas toutefois chez les Scythes supplanté le bronze ; Teubner-Dietsch, t. II, p. 4 ).


L’Éridan est confondu avec le Rhône et le Pô, à partir du Vème siècle av. J.-C.


Les caravanes que Diodore de Sicile, vers le milieu du premier siècle avant J.-C., nous décrit traversant la Gaule pour apporter à l’embouchure du Rhône l’étain britannique (  Diodore de Sicile - V, 22, § 4 ; Didot-Müller - t. I, p. 267 ), peuvent avoir commencé à e mettre en marche dès le l’an 500 avant notre ère. Ces caravanes amenaient, outre l’étain, de l’ambre : de là dans les Héliades d’Eschyle, première moitié du Vème siècle, cette croyance que l’Eridan dont les berges  produisent de l’ambre, est identique au Rhône ( Pline - Histoire naturelle - XXXVII, 31-32 ; Teuhner-Ianus - t. v, p. 148 : le Rhône marquait la limite orientale de l’Ibérie, de là, la croyance que l’Eridan était en Ibérie ).

« Festus Avienus, écrivain du IVème siècle après notre ère, mais qui dans une partie au moins
« de son Ora maritime reproduit des documents  postérieurs de peu d’années à la fondation de
« Marseille, dit d’après eux que le Rhône fait limite entre les Ibères et les Ligures »
« ….Rhodani propinquam flumini : hujus alveo
« Ibera tellus atque Ligyes asperi……

De là le passage des Argonautiques, où vers l’an 200 avant notre ère, le Rhône est donné pour un bras de l’Eridan ( Apollonius - Argonautiques, IV, 627-628  ). Par une contradiction singulière Eschyle, qui croit que l’Eridan est le Rhône, appelle les Héliades gémissantes «  femmes d’Adria » (  Eschyle - fragment 67 ) ; or, Adria est, comme on sait,

C’est ici que va débuter d’autres textes ou nous aborderons l’antiquité….

- Nos Ancêtres, les Gaulois Aulerques Cenomans.

- Un authentique chemin antique : le Grand Chemin Mansais.

- Une grande rivière : la Sarthe
  ( fondements historiques de la navigation sur cette rivière ).

- Au fil de l’eau : le Rhonne, rivière du Néolithique.

mis à jour et terminé le 8 mars 2016 , subsiste l'incorporation d'illustrations

Dépôts de solifluxion et limons de la rivière Sarthe.


La rivière Sarthe un extraordinaire marqueur et témoin du périglaciaire.


Les phénomènes glaciaires montrent que les précipitations atmosphériques étaient très abondantes pendant le Pléistocène ; pour preuve les énormes dépôts alluvionnaires marquant cette période.

Lorsque la rivière Sarthe pérenne depuis le Tertiaire, à la suite d’extraordinaires importantes précipitations atmosphériques étroitement associées à un dégel brutal et massif libérant une colossale quantité d‘eau ; quittait son lit lors des périodes interglaciaires. Elle a de ce fait marqué précisément sa vallée, et plus précisément en aval du Mans. On trouve ainsi à différents niveaux au-dessus du thalweg, des étendues plus ou moins importantes disposées en terrasses, et recouvertes comme pour la terrasse basse de Guécélard de terres grisâtres, volatiles, acides parce que très fortement délavées, parsemées de graviers , ou de petits galets parfaitement arrondis parce que roulés dans des flots impétueux pendante des dizaines et des dizaines de milliers d’années, avant d’être abandonnés là où nous les découvrons.

Sa vallée dévoile des terrasses à plusieurs niveaux, ce qui semble prouver qu’elle n’a pas été creusée d’une manière continue, qu’il y a eu des temps d’arrêt, suivis de nouvelles et impressionnantes recrudescentes, démontrant un phénomène de périodicité parallèle aux phases de glaciations.

Ces alluvions ont été formées pendant tout le Pléistocène, soit à la suite de crues extraordinairement impressionnantes, résultant de précipitations atmosphériques

Le bassin de la Sarthe-aval où la rivière Sarthe décrit de vastes méandres très prononcés s’est développé alors que la topographie moyenne de celui-ci correspondait à un haut plateau Tertiaire, prolongement septentrional de l’actuel plateau arasé dit de « La Fontaine-Saint-Martin » plafonnant approximativement à 150 mètres.

Le modelé du département de la Sarthe, et plus particulièrement de sa partie Ouest, est le produit des cours d’eau pour la grande majorité affluents de la grande rivière du même nom, principal collecteur. Un autre élément s’y ajoute les phénomènes chimiques complétés par des agents climatiques de la période quaternaire.

Les alluvions anciennes de la vallée aval-de la Sarthe, et plus particulièrement les sables et les galets témoignent de ces gigantesques et titanesques flots tumultueux de notre grande rivière ; lors des périodes interglaciaires . Très peu de fossiles, pour ne pas écrire aucun, ne sont signalés sur les terrasses basses, où les dépôts alluvionnaires sont matérialisés par des sables grisâtres, volatiles et très acides parce que fortement délavés ( exemple la terrasse basse Guécélardaise, représentée par la totalité territoire communal ). Il est vraisemblable que la formation de ladite terrasse est  contemporaine de la faune de la période glaciaire - froide du Moustérien ; s’y l’on juge par les outils lithiques retrouvés dispatchés.

Par contre dans certains méandres de Sarthe-aval, et au confluent de cette rivière avec l’Océan Atlantique dans la région de Châteauneuf-sur-Sarthe, où des étendues subaquatiques se développaient, il n’et pas rare de découvrir, des dents, des ossements de Proboscidiens.

Au cours de cette période, la mer Manche a été asséchée, seul un grand fleuve formé par le Rhin, la Tamise, la Seine et son affluent la Loire, traversé d’Est en Ouest cette profonde vallée. Le Nord-ouest de la France, que nous dénommons l’Ouest a été surélevé d’au moins 100 mètres ; les sommets les plus élevés du Massif Armoricain, situés dans le Nord-ouest du département de la Sarthe, et le Massif de Perseigne ont très largement dépassés les 400 mètres, pour tenir compte de la dégradation, l’arasement qu’ils ont enregistré depuis. 

Si le climat s’était progressivement, puis considérablement refroidi, à la fin du Tertiaire - Cénozoïquze, prémices aux glaciations de Biber / Donau de -environ 4 M.a. à - 1,8 ; pas plus que la Normandie ou les Ardennes, la Sarthe n ‘a porté de glaciers, mais la proximité du front de glaciation se développant à la hauteur de Londres, sur une épaisseur de 1.500 mètres. Cette proximité, faisait subir à notre région sarthoise, un climat de caractère périglaciaire capable de disloquer les, de provoquer la formation de coulées boueuses et de coulées de pierrailles, glissant sur une faible pente.

C’est les formations de solifluxion s’accumulant au pied des abrupts, en s’accolant aux versants, en remblayant les vallées asséchées, ont modifié l’ancienne topographie qu’ils ont recouvertes localement. Les éléments les plus meubles ont été transportés par le vent, ont formés un limon fertile lorsqu’il recouvre les sables du cénomanien.

Peu à peu nous sommes parvenus en des temps  où l’homme fait son apparition. Ces débuts très lointains, remontent à plusieurs centaines de milliers d’années.

Pendant quelques centaines de millions d’années……une succession de transgressions et de régressions marines, ont formé notre sol.

Pendant le Secondaire et le Tertiaire, nombreuses auront été les transgressions, les régressions évoquées dans des volumes précédents. Les immersions et les émersions, dont la dernière se produira à l’Oligocène supérieur. Elle est consécutive à l’intensité des mouvements tectoniques qui animeront notre région, qui influeront sur le relief qui sera très fortement attaqué par l’érosion  pour lui donner la physionomie du paysage actuel.

Ces activités tectoniques, sont séparés par des accalmies, plus ou moins longues, créant de ce fait des aplanissements. D’autres surfaces n’en auront pas le temps et serront interrompues par un brusque changement de climat, le brusque refroidissement du début du Quaternaire.

La sédimentation proprement dite est intégralement terminée, l’activité progressivement diminue et devient de plus en plus insignifiante. Le point essentiel devient  les alternances climatiques de plus en plus rigoureuse, accompagnées d’oscillations périodiques plus ou moins liées aux glaciations. Les conditions de façonnement du relief se modifient, tout se limite désormais au travail des cours d’eau qui accumulent d’immenses nappes de graviers, parfois mêlés à dessables et à des argiles. Puis, ces nappes fluviales se sont réduites, et concentrées dans les vallées où, petit à petit elles se sont enfoncées.. D’alternances de phases et de creusement et alluvionnement il est résulté des dépôts fluviatiles maintenant étagés en terrasses des vallées.

puis  au Quaternaire…….


Coup d’œil sur la succession de catclysmes qui se sont passés,


Cette longue période de refroidissement du climat au Quaternaire, avec alternativement des pointes d’un froid extrême glaciaire et des radoucissements appelés : « interglaciaires », le nombre des variations étant élevé. 

Les premières grandes glaciations Donau I, II et III ( du nom du Danube ), surviennent   respectivement vers -3 millions d’années, -2,5 et -2 millions d’années à la fin de l’ère Tertiaire, c’est à-dire au Pliocène. Elles entraînent à chaque fois  une régression marine ( baisse du niveau marin ), une grande partie de l’eau se figeant dans la banquise et les glaciers.

- interglaciaire : Donau/Günz de -1,8 à -1,2 M.a.

Il  y a environ -1,2 M.a., à la fin de l’interglaciaire Donau/Günz, les fluctuations climatiques se poursuivent et s’amplifient, et débute alors ce que l’on appelle le Pléistocène glaciaire. L’amplitude de ces glaciations extrêmement froides et sèches, sera atténuée par les périodes interglaciaires, périodes tempérées et pluvieuses.

Les périodes glaciaires ont entraîné le dépôt de fines particules - le loess.

- En bord de Sarthe, trouvailles de silex taillés par la technique « Levallois »  , 

témoignent selon d’éminents anthropologues : d’une industrie Moustérienne semblant indiquer une continuité et une certaine permanence de la présence humaine.

Il y a 20 000 ans, selon Michel Campy l’Europe du Nord était sous les glaces, en témoigne les vues prises par un satellite, les guirlandes de moraines repérées, parfaitement positionnées, permettent de localiser les anciens fronts du glacier lors de ces phases de stabilisation où l’épaisseur de la glace atteignait 1500 mètres, par endroits atteignait 3000 mètres. Ce front de glaces couvrait l‘Irlande, une grande partie de l’ Angleterre il s‘avançait jusqu‘à Londres, la Scandinavie, l‘est du Danemark, une grande partie de la mer du Nord était sous un pont de glace, à l’ouest la banquise débordait sur le domaine océanique. Sur la périphérie Sud et Sud-est les eaux de fonte étaient piégées par les reliefs et de nombreux lacs  marquaient le contact glace - zone extra-glaciaire. Ainsi un vaste lac occupait la région centrale de l’actuelle mer du Nord. 

Toujours, selon même source, entre le front glaciaire de la banquise et les massifs montagneux eux-mêmes recouverts de glaciers, régnaient des conditions climatiques qualifiés de périglaciaires au sens large. Les vallées étaient parcourues par de grands cours d’eau issus du front glaciaire, rien de comparable avec nos fleuves et rivières actuels. Les débâcles du  printemps et de l’été alternaient avec les phases de gel de l’automne et de l’hiver.

Le périglaciaire proprement dit se déployait dans une bande de 2 à 300 km sur la marge extérieure directe du front de glace, notre région était donc au 1er rang, dans ce qui  fut dénommée et classée par d’éminents Scientifiques le Périglaciaire des Environs  du Mans - France, et l’objet de rapports de notoriétés internationales.   


Conséquences dans notre région
«  en Sarthe-aval  » ,


Le froid intense qui sévit dans toute la zone périglaciaire, a une conséquence considérable : celle de transformer l’eau en glace, non seulement celle des rivières comme la Sarthe, l’Huisne et le Rhonne, mais également de geler le sol,  sur au moins 2 mètres en profondeur, déterminant l’existence en sous-sol d’une couche de glace d’épaisseur variable qui est nommé : le pergisol. 

Or en zone périglaciaire, au printemps et à l’automne, la température oscille autour de zéro °, pendant des périodes quelquefois assez longues, ce qui a pour conséquence des alternances irrégulières de gel-dégel. Leur succession entraîne la destruction des  roches gorgées d’eau, par éclatement ( ce qu’on appelle la gélifraction ou la cryoclastie ). Ce phénomène lorsqu’il se produit dans une roche calcaire se traduit par le développement de pressions importantes de l’ordre de 14 kg/cm2 ( dans nos régions périglaciaires, les roches calcaires sont généralement disloquées de 1 à 3m. en profondeur ). Lorsque les falaises, les escarpements composés de calcaires  divers sont soumis à la gélifraction, il s’ensuit une érosion différentielle qui conduit à la formation d’excavations, ayant constitué des abris-sous-roche très recherchés par les hommes du paléolithique qui trouvaient ainsi un abri sous les encorbellements.

Dans les terroirs calcaires très perméables le développement du pergélisol explique l’existence de vallées orientées vers Sud-ouest, de nos jours sèches, mais, où la circulation des eaux y sont proportionnellement plus importantes. On peut citer les traces fossiles d’un réseau hydrographique du terroir des «  Buttes du Vieux Mans - Butte de Monnoyer », références au rapport du professeur Guy Mary.

page 90 - « L’étude géomorphologique de photos aériennes montre que le « réseau de couloirs entre les
« buttes coniques, dessine un réseau  hydrographique fossile qui se raccorde au thalwegs actifs des
« ruisseaux Roule-Crotte au Nord, et  le Rhonne au Sud  ».

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